Ma bibliothèque virtuelle, balades et quelques carnets de voyage
Quatrième de couverture
Peut-on changer d'identité en même temps que de pays? Quand il se retrouve à Shanghai François Lizeaux a 24 ans et des rêves plein la tête. Fort de sa seule connaissance de la langue chinoise, il arrive dans un monde dont il a beaucoup rêvé, mais dont il ne sait à peu près rien. Qu'importe! le jeune homme a bien l'intention de se faire une place au sein de cette ville gargantuesque et fébrile, où il se sent étrangement chez lui. Au consulat de France, où il exerce la fonction d'interprète, sa bonne volonté lui vaut pourtant très vite quelques déconvenues. Taillable et corvéable à merci, il découvre, au fil de ses missions, l'univers sans gloire des expatriés. Peu à peu, l'écart se creuse avec ses compatriotes. Si bien que l'interprète, qui s'est familiarisé avec les modes de vie locaux, se rapproche insensiblement de ses interlocuteurs chinois. Ingénu et roublard, il va se lancer dans des activités louches mais lucratives qui ne tarderont pas à le dépasser. Jusqu'au jour où son amour pour la belle An Lili le fera basculer du côté chinois, du moins le croira-t-il. Car il n'est pas si facile de se défaire de ses origines, pas plus qu'il n'est aisé de se fondre dans la culture de l'autre, au risque de se perdre. Un grand danger dont le héros de cette histoire à la fois cocasse, cruelle et troublante fera les frais.
Inventif, plein d'ironie, le style de Stéphane Fière rend compte avec brio des métamorphoses de son personnage. Son récit tour à tour drôle et féroce, nous entraîne dans une Chine parfaitement vraisemblable, où se joue un épisode de la mondialisation.
Avis d'une lectrice du dimanche
Un grand merci à Keisha pour ce livre voyageur très particulier !
Une lecture difficile pour moi, à cause de l’écriture à laquelle je n’ai pas du tout accroché. C’est une plume qui m’a définitivement déplu, je le crains ! Après avoir bataillé page après page, je suis néanmoins allée jusqu’au bout de ce livre, en un temps record d’une quinzaine de jours (ouf !). Je n’avais jamais passé autant de temps sur un roman ! Je ne le regrette pas car le point de vue de l’auteur sur le Chine et le monde consulaire est vraiment intéressant, l’histoire originale.
François Lizieux obtient son premier poste de traducteur à Shangaï, au consulat français. La personnalité de cet homme de 25 ans est un mélange de candeur et d’ambition. Sa jeunesse le rend boulimique de vie, de plaisirs faciles et de rêves d’avenir. Ses débuts dans cette société particulière sont laborieux car il est exploité sans vergogne par ses patrons du consulat, il se fait systématiquement escroquer par les chinois dans chaque démarche de la vie courante, dans chaque fête aussi.
Ses fantasmes sur la Chine ne sont pas atténués par toutes ces déconvenues ! Ecoeuré par les mesquineries des expatriés français, François Lizieux se sent de plus en plus proche des habitants de Shangaï, son cœur est tourné vers la Chine.
Avec l’illusion de s’intégrer dans ce pays tellement différent et étrange, François Lizieux se laisse griser par la sensation d’être indispensable grâce à sa maîtrise du mandarin. Il dérape peu à peu dans les négociations en donnant l’avantage aux industriels chinois.
François tombe éperdument amoureux d’An-Lili, il épouse à la fois sa belle et la société chinoise. Les valeurs en vogue à Shangaï deviennent siennes : cupidité, course effrénée pour l’argent, petites combines. Des situations inextricables sont inévitables lorsqu’il cède aux sirènes des services secrets chinois.
Finalement, il n’est pas aisé de choisir soi-même son identité, son pays. Nos déterminismes sont bien ancrés par notre éducation, notre cadre de vie, et vouloir se débarrasser brutalement de tout son passé est une illusion.