Quatrième de couverture
" Je recherche l'or du temps ", écrivit le poète André Breton. Cette maxime aurait pu être celle d'Aurélien, héros de ce roman d'aventures initiatique. Depuis qu'une abeille a déposé sur sa ligne de vie une fine trace de pollen doré, ce jeune Provençal de la fin du XIXe siècle ne rêve plus que de l'or - un or symbolique, poétique, qui représente bien plus que le métal précieux. Son rêve le décidera à se détourner des champs de lavande familiaux pour installer des ruches et fabriquer le miel le plus suave. Puis, après l'anéantissement de son travail par un violent orage, à partir pour l'Abyssinie, où l'attend une femme à la peau d'or, qu'il a vue en rêve...
Avis d'une lectrice du dimanche
Très beau roman !
Un seul regret : cet auteur écrit des livres trop courts ! J'ai regretté de tourner trop vite la dernière page, je suis restée sur ma faim avec sa conclusion
un peu rapide.
J'ai eu le même plaisir de lecture qu'avec son roman Neige, la même nostalgie une fois le livre
refermé.
L'écriture poétique de Maxence Fermine est belle, métaphorique, les mots exhalent de doux parfums et laissent dans leur sillage des couleurs, des sensations.
Ce conte s'interroge sur le sens de la vie, la réalisation des rêves, le désir de donner du sel à son existence. Chaque être imagine son propre trésor, la richesse se dessine différemment dans l'imaginaire de chacun.
Aurélien a une conception toute personnelle de l'or : il sera apiculteur et récoltera le miel doré des abeilles. Les aléas de la vie mettent à l'épreuve les rêves d'Aurélien et le poussent sur les pistes de l'Afrique. Finalement, quelle sera le sens de sa quête ? Aurélien chute, se relève parfois meurtri, avance résolument parfois vers des mirages, parfois vers l'essence même de la vie, la connaissance de soi et des autres.
Cette fable est optimiste car le voyage intérieur peut avoir un achèvement avant le point final de la mort. Il s'agit d'imaginer la plénitude, d'effleurer un équilibre, comprendre pourquoi la vie vaut la peine d'être aimée...
Extraits
"En 1869, un certain Ferdinand de Lesseps permit l'ouverture du canal de Suez, offrant aux aventuriers, aux voyageurs et aux commerçants une nouvelle route
vers l'Afrique. C'était bien sûr une folie : mêler le feu de la mer Rouge au bleu de la Méditerranée. Dix-neuf années plus tard, Aurélien Rochefer profitait de cette folie.
En cette partie du monde, la terre saigne et se répand dans les eaux, laissant le ciel cicatriser sa blessure avec de grands lambeaux de lumière. Ce soir-là,
tandis que le bateau glissait lentement sur les eaux du canal de Suez, dans l'architecture tremblante des vagues formées par la rencontre inattendue de deux mers que tout oppose, Aurélien huma
les fragrances de l'Orient, les parfums des épices et comprit qu'il se trouvait enfin sur la terrasse de l'Afrique."
"Cette nuit-là, tout en marchant dans le désert, Aurélien eut l'intuition de cette chose qui ne vient qu'au moment de mourir : la vie ne tient qu'à la
solidité d'un fil. Un fil d'or tissé par les jours où l'on comprend que le besoin d'étancher sa soif sera toujours plus fort que le plaisir de boire. Que le besoin de rester en vie sera toujours
plus beau que le plaisir de vivre.
Et il eut envie, de toutes ses forces, de rester rattaché à ce fil."
Merci Anjélica pour ce roman !
L'Apiculteur voyagera prochainement chez Yueyin...