Quatrième de couverture
" Le lendemain, elle découvrit le livre déposé sur son paillasson et elle se rendit à l'évidence. Panayotis était bel et bien parti. La porte béante sur la chambre vide le lui confirma. Elle rangea le roman sans même l'ouvrir sur une des étagères, à côté de la poêle en fonte dans laquelle elle avait si souvent fait frire des boulettes de viande parfumées de menthe. Elle en conclut que les marins n'étaient que des escales."
Avis d’une lectrice du dimanche
J’ai savouré avec gourmandise cette lecture, le sourire au lèvres et parfois une ombre de tristesse.
Marie-Armelle s’est drapée depuis toute petite dans un surnom très féminin : L.
L. a hérité du don le plus précieux : l’amour de la vie. C’est inné, personne ne le lui a appris… Surtout pas sa mère, installée trop confortablement dans le malheur et la rancœur.
Dans un contexte gris, elle pousse comme une belle fleur et butine avec curiosité tout ce que l’existence lui offre. Elle exerce de très nombreuses activités avec facilité et détachement. Les métiers, les amours et les amitiés sont vécus comme des escales intenses et éphémères. Son regard embrasse toujours des horizons plus vastes, plus lointains.
De solides points d’ancrage lui permettent de stabiliser son navire : les livres et la cuisine. Les biographies des grands auteurs la font souvent plus rêver que leurs romans. Quant à la gourmandise, c’est son domaine réservé. Pour apprivoiser les saveurs, c’est elle l’artiste. Ses recettes généreuses et de belles lectures à voix haute parviennent même à embellir le destin d’une troupe de danseuses anorexiques !
Afin de mieux façonner son monde de mots et de petits plats, L. crée une cantine sous le ciel bleu de la Grèce. Une cantine pour partager
tout ce qui lui semble incarner le sel de la vie...
Extraits :
"Il avait bien fallu se rendre à l'évidence. On l'appellerait L.
D'ailleurs, c'était bien plus commode que Marie-Armelle. Et tout aussi féminin. De plus, ça avait l'avantage d'être court. Comme dans la famille on économisait tout, y compris la salive, ça
tombait bien."
"Plus tard, on a commencé à la questionner :
- "Qu'est-ce que tu voudras faire quand tu seras grande ?
Elle déclarait solennellement :
- "Quand je serai grande, je serai danseuse nue.
Ca lui avait valu le regard courroucé de la grand-mère. Une paire de claques bien sonnée de la part de la mère. Le grand-père, seul, tentait de dissimuler un sourire, faisant mine de se
concentrer sur le contenu de sa blague à tabac."
"L. lit à voix haute les lettres de la Marquise, avec, en bruit de fond, le cri des mouettes et le roulement des vagues. Clément s'endort.
Quand L. n'a pas envie de lire, Clément lui récite des recettes de cuisine. Comme il réciterait des poésies."
"Quand L est seule, dans sa chambre, elle mange toujours aussi peu. Elle se contente d'un festin de mots, piochés ça et là dans ses livres. Elle les met en bouche, les roule entre la langue et le
palais, les mordille, les goûte, les suçote, les croque, les mâchouille, les mastique, les avale, les ingére, les déglutit, les digère. Parfois, elle les gobe d'un coup. Elle répugne à les
recracher. Encore plus à les vomir. Chaque mot dlivre à sa bouche gourmande un goût, une saveur un arôme particulier. Il y en a qu'elle préfère à d'autres. Ceux qu'elle aime particulièrement ce
sont les adjectifs.
Epithètes, ils anoblissent le nom commun.
Attributs, ils renforcent un verbe plat.
L'épithète persille, l'attribut poivre la cuisine de la phrase."
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bleue...