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Quatrième de couverture
Rien ne prédestinait Céline Rabouillot à devenir garde-barrière. Elle lit des livres, parle trois langues, comprend les enfants comme personne. Elle accompagne un homme âgé qui a aimé les
abeilles, la bonne chère et les grands crus de Bourgogne. Mais elle est grosse, trop grosse pour les "autres" que dérangent ses manières et ses habitudes.
Dans ce récit tragique et touchant, Françoise Lefèvre, en même temps qu'elle évoque la cruauté par phrases impitoyables, s'attache à révéler la somme de grâce et de tendresse qui fait de Céline
Rabouillot un être de passion, une femme vulnérable et sublime.
Avis d'une lectrice du dimanche
Coup de coeur !
Un livre magnifique, poétique, sensuel
Le récit est court mais tellement intense qu'il m'aurait été difficile d'y rester immergée plus longtemps...
A l'origine, rien ne m'attirait vers ce livre : je n'aimais ni le titre, ni la couverture, ni le thème.
Mais vous étiez si nombreuses à avoir aimé, et surtout si enthousiastes ! Antigone, Anne, Florinette, Leiloona, Cathulu, Mango, Sophie, Sylire, Jules, Aifelle, Liliba...
Tous vos billets m'ont tentée et grâce à vous j'ai pu découvrir ce petit bijou.
Céline Rabouillot survit à la perte d'êtres chers en prenant beaucoup de volume. Elle a ainsi plus de poids pour lutter contre la désespérance et ne pas se dessécher de l'intérieur. Ceux qui décèlent sa richesse et sa beauté sont les enfants et les personnes âgées. Elle accompagne les derniers mois de vie d'Anatolis, un vieillard épicurien. Chaque jour, elle lui insuffle son énergie et son amour pour la vie pour que son ami reste plus longtemps avec elle.
Mais dans notre société narcissime, exclusivement basée sur le paraître, la fierté de reine de Céline est inacceptable. Les gens aimeraient lui voir courber l'échine. Si la grosse ne fait pas preuve d'humilité, il faut à tout prix la briser. La haine des "autres" ne lui laissera aucune répit...
Françoise Lefèvre décrit à merveille la beauté de cette femme.
Son écriture pleine de poésie nous fait ressentir fortement la capacité d'amour de cet être insoumis...
Extraits
"Loin des regards, loin des jugements, elle entre dans la nature, s'y baigne comme dans une fontaine. elle sent les arbres qui poussent dans sa tête. La pluie
fine gonfle ses cheveux comme dans une mansarde d'amour. Les yeux dans le ciel, elle boit la campagne comme une liqueur verte."
"Elle sourit presque toujours et jette un châle sur ses épaules pour cacher l'absence, les chagrins, le poids d'un enfant mort. Un châle de soie noire à grandes fleurs qui éclatent comme des coquelicots."
"Quand un livre ne lui plaisait pas, il le mettait au purgatoire, c'est-à-dire dans un cagibi, en attente avec d'autres volumes. Au fur et à mesure des besoins,
il en arrachait les pages, les reliant avec une ficelle, afin qu'elles servissent au moins de papier hygiénique dans le cabanon d'aisance au fond du jardin.
- Aux chiottes, les dogmes et les doctrinaires ! Les verbeux, les pisse-froid, les peine-à-jouir, les baise-petit, les aigrefins ! Aux chiottes, te dis-je !"