Quatrième de couverture
Sorj Chalandon, 57 ans, a été journaliste à Libération. Ses reportages sur l'Irlande du Nord et le procès Klaus Barbie lui ont valu le prix Albert-Londres en 1988. Il a publié, chez Grasset, Le petit Bonzi (2005), Une promesse (2006, prix Médicis) et Mon traître (2008).
"J'ai laissé partir mon père sans écouter ce qu'il avait à me dire, le combattant qu'il avait été, le Résistant, le héros. J'ai tardé à le questionner, à moissonner sa mémoire. Il est mort en inconnu dans son coin de silence. Pour retrouver sa trace, j'ai rencontré Beuzaboc, un vieux soldat de l'ombre, lui aussi. J'ai accepté d'écrire son histoire, sans imaginer qu'elle allait nous précipiter lui et moi en enfer..."
Avis d'une lectrice du dimanche
Quel livre émouvant, captivant !
Le narrateur, Marcel Frémaux, a d'abord affuté sa plume dans un journal, puis le métier de biographe familial s'est imposé à lui. Il lègue à des parents ou amis proches, des récits de vies qui seraient restées dans l'anonymat sans son talent de conteur. Quel beau cadeau pour une fête familiale, pour la mémoire des générations futures !
Un jour, Lupuline Beuzaboc se présente à son bureau pour qu'il entreprenne le récit de la vie de son père, Tescelin, ancien résistant. Cette commande rencontre un écho affectif presque douloureux dans le coeur du biographe. Son propre père, Pierre Frémeaux, était lui-même un résistant de la première heure, arrêté et déporté à la fin de la guerre. Ce combattant de l'ombre a toujours eu une vie discrète, humble, et la mort l'a finalement emporté avant que son fils soit suffisamment mature pour écouter son histoire. A travers cette biographie, Marcel Frémaux espère passionnément honorer à la fois la mémoire de son père et celle de Beuzaboc.
J'ai beaucoup aimé les passages où il parle du métier de biographe (à mon avis, LE métier de rêve !!!) et comment il construit son récit, sa manière d'écouter...
J'ai retrouvé dans cet ouvrage les thèmes déjà rencontrés dans "Mon traître" : l'admiration pour les héros qui luttent contre la répression, le désespoir face au mensonge et à la traîtrise. Sorj chalandon réaffirme également le besoin de mémoire, le respect des anciens, porteurs de sagesse et d'expérience.