Quatrième de couverture
Née en 1892, vendue à l'âge de huit ans, Kinu Yamaguchi fera l'apprentissage du dur métier de geisha. C'est un peu l'envers du décor qu'elle raconte : avant de porter le kimono de soie, il lui faudra vivre un apprentissage rigoureux, étudier tous les arts de divertissement et endurer pour cela privations, exercices physiques traumatisants, soumission aux coups sous les ordres de la " Mère " et des " grandes soeurs ". Après son initiation sexuelle, elle s'enfuira, puis reviendra vivre dans le " quartier réservé " avant de devenir elle-même patronne d'une maison de geishas. Récit bouleversant, description édifiante de la vie de tous les jours dans l'intimité d'une okiya, avec ses cérémonies, ses coutumes, ses fêtes et ses jeux. On y entend des histoires de plaisirs, de chagrins, de courage aussi, qui éclairent sous un jour nouveau ce monde fermé sur lequel l'Occident ne cesse de s'illusionner.
Avis d'une lectrice du dimanche
Ce témoignage décrivant l’existence d’une geisha est authentique.
Kinu avait plus de 80 ans lorsque Yuki Inoue a recueilli le récit de sa vie.
Une geisha est une dame de compagnie raffinée et réservée à une clientèle très aisée. Elle se consacre souvent dès son enfance à l’apprentissage des arts traditionnels japonais. La geisha excelle dans le métier de l’art.
Très nombreuses au XVIIIe et XIXe siècles, les geishas existent encore de nos jours mais leur nombre est infime.
Ce livre nous révèle le quotidien des femmes exerçant cette profession, avec deux facettes bien distinctes. L'aspect artistique, les fêtes et les "paillettes" sont bien présents. Mais le récit se focalise également sur le manque de liberté de ces femmes pendant la plus grande partie de leur jeunesse et surtout sur le rapport ambiguë avec la prostitution. Les geishas se façonnent l’image d’artistes accomplies dont les faveurs sexuelles sont loin d’être systématiquement offertes à leurs clients. La réalité est beaucoup moins reluisante et leur liberté de choix est bien souvent illusoire.
Kinu Yamagushi est vendue à l’âge de 8 ans à une okiya, une maison officielle de geisha. Son père, pauvre et alcoolique, ne parvient plus à nourrir sa famille. Quelques temps plus tard, sa petite sœur sera également bradée. Commence ensuite une vie d’esclave durant environ 20 ans. En effet, lorsque une jeune fille accèdait au statut de geisha, une quinzaine d’années étaient nécessaires pour rembourser leur éducation à la patronne de la maison. L’enfance des fillettes se partage entre corvées domestiques et l’apprentissage des arts. Certaines mourraient d’épuisement…
Ce livre évoque d’une manière assez précise la société japonaise du XXe siècle. Les filles se résignent à leur sort, elles sont soumises. Les enfants des familles pauvres survivent dans des conditions extrêmement difficiles. Le plus jeune frère de Kinu n’a certes pas été vendu mais l’apprentissage de son métier manuel s’apparente également à de l’esclavage. Il a travaillé gratuitement pendant de longues années, soumis à la tyrannie du maître qui lui donne sa formation. Kinu décrit également l’évolution de la société japonaise suite aux différentes guerres et à son ouverture progressive aux étrangers…
3ème titre pour le challenge lancé par Choco :