Quatrième de couverture
Carvin, la trentaine, est ouvrier mécanicien dans une usine du Nord. Sa femme Chantal rêve de confort et de soleil. Ne supportant plus la dureté de leur vie ni les luttes quotidiennes, elle le
quitte et emmène avec elle Océane, leur fille de quatre ans. Anath, la trentaine elle aussi, est DRH dans l’usine où travaille Carvin. Elle est mariée à un professeur d’université qui lentement
s’éloigne d’elle, perdu dans les livres, l’alcool et d’inavouables secrets.
Rien ne semblait devoir rapprocher Carvin et Anath. Un monde les séparait. Mais quand l’usine est brutalement fermée par ses actionnaires américains, qui rayent de la carte presque 400 emplois,
la tempête qui se lève unit leurs destins.
Les ouvriers s’insurgent, occupent le site, incendient le stock, les ateliers, les camions de ceux qui voulaient déménager les machines. La révolte se propage à une deuxième usine, puis à une
troisième, portée par l’espoir que le pays tout entier s’embrase.
C’est au cœur du brasier qu’Anath et Carvin se découvrent. Contre toute attente, contre toute raison, c’est dans la lutte que naît leur amour. L’un et l’autre n’ont plus rien à perdre, mais une
vie à gagner. Sont-ils fous, criminels, insensés ? Ont-ils une chance de triompher ? Qu’importe !
Dans la folie du temps présent, ils auront su dire non. Ils auront fait entendre leur voix.
Avis d’une lectrice du dimanche
Je suis toujours touchée par les écrits de Gérard Mordillat, un des rares auteurs contemporains qui évoque si bien le monde ouvrier, avec autant d'empathie
et de respect.
Le contexte est sans doute celui de nombreux sites industriels en France : Les actionnaires d'une usine, après avoir honteusement empoché l'argent public des collectivités locales, reviennent sur leur engagement de maintenir l'activité sur le site et ferment brutalement l'usine. Leur objectif affiché est de plaider la survie de l'ensemble du groupe devant des médias acquis à leur discours et au final ne financer aucun plan social. Carvin sera l'un des ouvriers les plus engagés dans la lutte. Contre toute attente, il sera rejoint par Anath, la DRH. Pour elle, gérer des ressources humaines implique encore la notion de respect et de justice. Tout autour d'eux, les familles se déchirent, les liens amicaux et amoureux survivent difficilement à la misère économique.
Même si je ne boude pas mon plaisir, je dois quand même admettre que cette histoire offre des similitudes assez importantes avec un de ses romans précédents, Les vivants et les morts. Les ficelles romanesques sont toujours les mêmes : un couple qui se déchire, un époux infidèle malgré tout attaché à sa famille, un meneur pur et dur dans la lutte contre le capitalisme sauvage, une histoire d'amour qui se noue dans la tourmente...