Quatrième de couverture
Léa danse, jetée à corps perdu dans la perfection du mouvement. Elle est chorégraphe par nécessité. Léa aim, mais ne peut s'abandonner à Bruno, peintre de l'immobile. En pleine tempête,
elle part vers l'océan retrouver sa mère, celle qui s'est toujours tue.
Alors ont lieu l'épreuve de la parole et celle de l'écoute. Jusqu'où une fille peut-elle entendre ? C'est ce péril fertile de la parole partagée qui est au coeur du roman.
Il conduira au corps d'une jeune fille de seize ans livré dans une maison close pendant la guerre, à Naples. Il conduira à l'énigme de l'amour qui consent et soumet. Il conduira au mystère de l'enfantement.
Par le jeu de onze tableaux dévoilant la vie des absents en contrepoint de la ligne narrative, dans une langue retenue et vibrante, Jeanne Benameur chorégraphie les secrets de la transmission et la fervente assomption des mots qui délivrent.
Avis d'une lectrice du dimanche
J'aimé ce beau livre sur le langage et l'amour entre une mère et sa fille.
Que dire de plus que cette quatrième de couverture qui en raconte peut-être un peu trop ? Mais en même temps le mystère ne s'inscrit pas dans cette histoire.
Léa, a ressenti dans chaque parcelle de son corps, et depuis toujours, le secret qui enserre l'amour de sa mère, le poids qui pèse chaque jour sur sa parole. Ces non-dits et cette angoisse diffuse ont façonné tout son être. Pour survivre et trouver sa place dans le monde, supporter la lourdeur de ses pensée, elle vit en permanence dans le mouvement, elle danse :
"Elle est un mot étranger jeté dans une langue.Comme un mot tout seul jeté dans le silence. Elle se sent intruse. Depuis toute petite. Alors elle danse. Il faut qu'elle trace, avec son corps, les lignes qui permettent d'intégrer l'espace. Seule la beauté du mouvement peut le sauver. C'est sa façon de trouver place dans la vie. Léa est chorégraphe par nécessité.
"Elle retrouve la sensation délicieuse de ne plus éprouver son poids sur terre. C'est ce qu'elle aime quand elle a bien dansé. Elle ne pèse plus rien. Un atome de poussière parmi d'autres, infiniment d'autres. Elle disparaît. Ca lui va."
Léa est incapable d'exprimer des sentiments, sa respiration se libère avec parcimonie dans la gestuelle rigoureuse. Elle rejette un homme aux sentiments sincères.
Elle voudrait intégrer sa mère au centre de sa chorégraphie pour finir de grandir sous la douceur de son regard. Les jours de la mère sont comptés et elle se rend compte de la fragilité de Léa.
Lors d'une nuit de tempête, les deux femmes se rencontrent. Les vannes vont alors s'ouvrir pour révéler l'indicible à son enfant.