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29 octobre 2011 6 29 /10 /octobre /2011 12:00

L'été est loin derrière nous, arrivent maintenant les journées grises de l'automne.

Cela doit expliquer mon envie de couleurs chaleureuses !


Le changement de look de ce blog fera hérisser le poil de tous les adeptes de zen, de feng shui. L'harmonie des couleurs est oubliée au profil de la chaleur et l'énergie.

 

J'espère malgré tout que cette débauche de rouge n'agressera pas trop et ne fera pas fuir les lecteurs de ce blog !

 

Fond rouge 2

  http://rkdouradou.centerblog.net/

Magnifique tableau de R.K. d'Ouradou

 

 


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28 octobre 2011 5 28 /10 /octobre /2011 00:10

Un-beau-jour-de-printemps---Yiyun-Li-1.jpg 

 

Quatrième de couverture

En ce jour de printemps 1979, la ville de Rivière-Fangeuse se prépare à l'exécution de Gu Shan, une ancienne garde rouge devenue dissidente. Pour ses parents et les quelques habitants écoeurés par cette ultime injustice, plus rien ne sera comme avant. Sous l'oeil omniprésent du Parti, contre la terreur ordinaire dans la Chine postmaoïste, ils tentent de modifier la trajectoire imposée.

 

Avis d’une lectrice du dimanche

 

Un livre dérangeant, terrifiant, mais à lire absolument !

 

La trame de ce roman se noue autour d’un fait divers tristement banal en 1979 : une jeune femme, Gu Shan, va être exécutée pour avoir osé critiquer le régime chinois. Cela constitue sans doute l’injustice de trop et les habitants vont se mobiliser pour dénoncer cette mise à mort arbitraire. L’espoir suscité par ce mouvement est hélas immédiatement étouffé. Le récit est pesant, dur, vraiment très dur ! Aucune issue positive ne semble possible, la dictature écrase les êtres et les réduit irrémédiablement au silence.

 

Cette démonstration des mécanismes de déshumanisation devient intolérable lorsqu’il s’avère que la répression amène l’ensemble d’une population à être coupable pour des motifs multiples : lâcheté, avidité, vengeance et ignorance. Gu Shan, la condamnée suppliciée, devient une martyre car une mise à mort classique aurait encore été trop douce ! Des médecins lui ont auparavant volé des organes pour soigner des notables. Pourtant cette jeune fille n’a rien d’un agneau. Elle a elle-même été bourreau quelques années auparavant, elle faisait partie des militantes les plus acharnées, avec à son actif des dénonciations et violences sur des personnes vulnérables, des femmes enceintes. C’est un cercle vicieux : des habitants dénoncent des voisins, qui eux-mêmes inventent sous la torture tout ce que leurs tortionnaires se plaisent à imaginer. Souvent les dénonciateurs sont rattrapés par leurs actes et châtiés à leur tour.

 

Yiyun décrit la société chinoise des années 80, dans laquelle la terreur est quotidienne, inéluctable et enlaidit les individus. Même la cellule familiale n’offre plus aucune protection. Les enfants, endoctrinés à l’école dès leur plus jeune âge, dénoncent leurs parents. Les époux livrent leur conjoint en pâture aux autorités. Tout participant à une simple manifestation est pourchassé, jusqu’aux simples spectateurs.

 

Le style est clinique et le récit est glacial, cruel.

En terminant ce roman, j’avais l’envie de croire que la dictature chinoise est un peu moins horrible aujourd’hui. Mais Yiyun Li, auteur américain d’origine chinoise, n’apporte aucune réponse sur le présent…

 

 

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24 octobre 2011 1 24 /10 /octobre /2011 06:15

Orages-ordinaires---William-Boyd.jpg 

 

Quatrième de couverture

Adam Kindred trouve un homme poignardé dans sa chambre d'hôtel. Paniqué, il fuit en laissant ses empreintes. Témoin gênant et coupable idéal, il n'a qu'une solution : disparaître. En deux jours, il se dépouille de tout et rejoint la foule invisible des marginaux. Traqué jusque dans les bas-fonds de Londres, Adam lutte pour s'extirper des filets d'un inconcevable complot.

 

Avis d’une lectrice du dimanche

 

Un polar très sympa, abordé sous l’angle de l’humour

 

Adam Kinred est le héros involontaire de l’intrigue. Le jeune homme fuit la tristesse d’une rupture amoureuse en quittant une prestigieuse université américaine pour se réfugier à Londres. Le hasard et un concours de circonstances absurdes lui font rencontrer Philip Wang quelques instants pour finalement se retrouver sur la scène du crime de cet inconnu. Avant de mourir, ce dernier laisse à Adam Kinred un dossier fort compromettant sur l’industrie pharmaceutique. Des intérêts financiers énormes sont en jeu, la chasse à l’homme est ouverte. Kinred, coupable idéal, est recherché par la police et en même temps traqué par des tueurs à gage.

 

L’auteur ne tombe pas dans le mélodrame, il ne victimise pas à outrance notre universitaire naïf. L’humour est toujours présent et les personnages sont dans l’ensemble ambigus. Kinred perd son innocence en fréquentant les bas-fonds de Londres. Pour survivre au milieu des marginaux et déjouer la perspicacité des chasseurs à ses trousses, il apprend les petites combines.

 

Le style souvent drôle nous fait accepter un certain nombre d’invraisemblances. L’intrigue est bien ficelée, rapide, avec nombre de rebondissements burlesques.

 

 

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20 octobre 2011 4 20 /10 /octobre /2011 00:10

Le-cimetiere-du-diable---Anonyme.jpg 

  Quatrième de couverture

Après Le Livre sans nom et L'OEil de la Lune, les nouvelles aventures du Bourbon Kid. Vous n'avez pas lu Le Livre sans nom ? Vous êtes donc encore de ce monde, et c'est tant mieux. Parce que vous allez pouvoir assister à un spectacle sans précédent, mettant en scène Judy Garland, James Brown, les Blues Brothers, Kurt Cobain, Elvis Presley, Janis Joplin, Freddie Mercury, Michael Jackson... et le Bourbon Kid. Les héros du Livre sans nom se retrouvent en effet dans un hôtel perdu au milieu du désert pour assister à un concours de chant au nom prometteur : " Back From The Dead ". Imaginez un Dix petits nègres rock revu et corrigé par Quentin Tarantino... Vous y êtes ? C'est encore mieux !

 

Avis d’une lectrice du dimanche

 

Ce n’est pas de la grande littérature, mais je prends toujours autant de plaisir à retrouver Bourbon Kid, le tueur en série complètement dingue et loufoque, ainsi que tous les autres personnages tout aussi barrés qui gravitent autour.

 

L’action se passe dans l’hôtel Pasadena où se déroule un concours de sosies de chanteurs connus (et morts !). Des concurrents comme Freddie Mercury, Kurt Cobain, Judy Garland, James Brown, Janis Joplin ou Elvis Presley s’affrontent férocement pour décrocher le premier prix. Mais la récompense infernale dépassera de loin leur imagination et leurs pires cauchemars ! Dans la pagaille générale, Bourbon Kid et quelques tueurs à gage viennent mettre leur grain de sel.

J’ai été déstabilisée au début par le retour de protagonistes qui sont normalement morts, refroidis d’une manière claire et nette dans les deux épisodes précédents ! En fait, l’histoire de ce troisième tome s’insère avant celle du deuxième. Oui, il faut vraiment suivre le rythme des élucubrations de l’auteur qui tient à rester inconnu. Ne serait-ce pas d’ailleurs le grand Tarantino lui-même ? Je me pose la question en voyant les comparaisons récurrentes…

Le premier tome, Le livre sans nom, reste le meilleur, et de loin ! La surprise devant ce récit complètement à l’ouest s’atténue forcément, l’originalité peine à se renouveler. Toutefois, j’ai nettement préféré le Cimetière du diable au tome 2. L’œil de la lune avait réussi à me donner un vague sentiment de nausée tant la violence et l’hémoglobine atteignait des sommets ! Dans ce troisième tome, le sang à outrance est toujours là (âmes sensibles s’abstenir), mais la fantaisie et le côté délicieusement déjanté, absurde, reviennent pimenter ce livre.

 

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16 octobre 2011 7 16 /10 /octobre /2011 00:10

Le-gout-des-pepins-de-pomme---Katharina-Hagena.jpg 

 

Quatrième de couverture

À la mort de Bertha, ses trois filles et sa petite-fille, Iris, la narratrice, se retrouve dans leur maison de famille, à Bootshaven, dans le nord de l'Allemagne, pour la lecture du testament. À sa grande surprise, Iris hérite de la maison. Bibliothécaire à Fribourg, elle n'envisage pas, dans un premier temps, de la conserver. Mais, à mesure qu'elle redécouvre chaque pièce, chaque parcelle du merveilleux jardin, ses souvenirs font resurgir l'histoire émouvante et tragique de trois générations de femmes. Un grand roman sur le souvenir et l'oubli.

Si, entre les pages, on sent les odeurs « de pomme et vieilles pierres », c’est que, dans un style dont la sobriété touche toujours juste, elle sait à merveille donner vie au souvenir. Elvire Emptaz, Elle.

Tout sauf anodin, dans une famille allemande, dont la « disposition à l’oubli » ne dupe personne. Jeanne de Ménibus, Figaro madame.

 

 

Avis d’une lectrice du dimanche

 

Ce beau roman, très lent, poétique, exalte à la fois les réminiscences et les sens.

Ce livre à déguster tout doucement pour s’imprégner des odeurs, du goût des fruits, des souvenirs de famille.

 

A la mort de sa grand-mère, Bertha, Iris hérite de la maison familiale située dans la campagne du nord de l’Allemagne. Afin de décider de la conduite à tenir face à ce legs, Iris se réfugie pour quelques jours dans cette demeure. Ses idées ne s’éclairciront pas de manière rationnelle comme elle l’espérait car les souvenirs l’assaillent aussitôt. Le moindre craquement, chaque meuble, le jardin, tout lui rappelle sa jeunesse, avec son cortège de joies et de drames. Même les vieilles robes de l’armoire, qu’elle revêt chaque jour, la ramènent vers sa grand-mère, sa propre mère, ses tantes et surtout sa cousine. Des générations de femmes ont vécu amour et jalousie dans cette vieille bâtisse.

Bertha s’est éteinte car elle a oublié ce qu’était la vie. Peu à peu Alzheimer a grignoté toutes ses perceptions, son amour pour ses enfants, les odeurs des herbes du jardin… Mais finalement, cette maladie ne lui a-t-elle pas rendu une certaine sérénité pour atténuer les blessures dues à la honte et parfois à la fatalité ? Elle oublie enfin les amours interdits, les actes répréhensibles de quelques proches pendant la guerre, une adolescente fauchée par la mort…

Le livre ne s’égare à aucun moment dans le pathos. Le passé contenu dans les murs de la maison est évoqué avec beaucoup de tendresse et de retenue. L’espoir est toujours là. La vie et l’élan vers le bonheur de la jeune génération subliment l’enfance disparue et réconcilient avec les souvenirs.

 

 

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12 octobre 2011 3 12 /10 /octobre /2011 00:15

Les-chaussures-italiennes---Henning-Mankell.jpg 

 

Quatrième de couverture

Fredrik Welin vit reclus sur une île de la Baltique. A soixante-six ans, sans femme ni amis, il a pour seule activité une baignade quotidienne dans un trou de glace. L'intrusion d'Harriet, l'amour de jeunesse abandonnée quarante ans plus tôt, brise sa routine. Mourante, elle exige qu'il tienne une promesse : lui montrer un lac forestier. Fredrik ne le sait pas encore, mais sa vie vient de recommencer.

 

Avis d’une lectrice du dimanche

 

Superbe roman, jubilatoire !

Henning Mankell est un conteur hors pair.
Il est connu pour ses livres à suspense mais ce titre n’est pas un polar.

Le narrateur est un homme complètement antipathique : grincheux, aigri, d’un égoïsme sans borne et d’une lâcheté incroyable. Malgré un profil aussi peu engageant, j’ai suivi avidement le parcours de Fredrik Welin tant cette histoire est bien racontée, avec un mélange de tendresse, d’humour et de férocité. L’écriture est un vrai bonheur !

Fredrik Welin n’aime personne, et surtout pas lui-même ! Il a choisi la solution la plus cohérente, la mieux adaptée à sa personnalité : il vit en ermite sur une île déserte, glacée, sur la Baltique. Sa solitude est parfois troublée par le facteur, qu’il exècre autant que le reste de l’espèce humaine.

Alors qu’il s’accommode tant bien que mal de sa vieillesse et espère retarder le plus longtemps possible l’instant où il quittera définitivement sa petite vie étriquée, un événement sismique va bouleverser son emploi du temps bien réglé. La bombe qui va torpiller son confort relatif s’appelle Harriet. L’arrivée sur scène de cette petite bonne femme est un passage d’anthologie : Fredrik la voit se profiler dans cette étendue nordique et désertique comme une apparition. Elle arrive à pied sur l’étendue neigeuse, en déambulateur. J’ai lu et relu avec délectation ce passage surréaliste !

Quarante ans auparavant, Fredrik Welin a abandonné sans explication Harriet et a fui sans laisser d’adresse. Mais Harriet l’a retrouvé, elle est malade et il ne peut pas lui refuser ses dernières volontés. Les ressources physiques d’une mourante sont insoupçonnables ! Notre amante délaissée et moribonde va l’entraîner dans un périple dont il aura du mal à se remettre. L’intégralité de son passé, avec son cortège de mesquineries et de lâchetés incroyable, va lui revenir en pleine figure. Croyez-moi, sa retraite ne sera plus jamais de tout repos !

J’ai adoré les portraits des personnages, certains très attachants et originaux. J’ai aimé aussi les descriptions des paysages glacés de la mer baltique.

Ce roman est à lire et à relire sans modération…

 

 

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10 octobre 2011 1 10 /10 /octobre /2011 00:05

Derniers-adieux---Lisa-Gardner.jpg

 

Quatrième de couverture

Est-ce parce qu’elle attend un enfant que l’agent du FBI, Kimberly Quincy, se sent particulièrement concernée par le récit incroyable et terrifiant d’une prostituée enceinte ? Depuis quelques temps, elles sont plusieurs à avoir disparu d’Atlanta sans explication, comme évaporées, et Kimberly est bien la seule à s’en préoccuper. Un serial killer s’attaquerait-il à ces filles vulnérables ? Aurait-il trouvé la clé du meurtre parfait ou s’agit-il de crimes imaginaires ?

Sans le savoir, la jeune femme s’enfonce dans le piège tendu par un tueur qui s’amuse à rendre bien réel le cauchemar qui hante la plupart des femmes. Comme pour sa mère et sa sœur, victimes autrefois d’un tueur en série, le temps des derniers adieux est peut-être arrivé pour Kimberly…

 

 

Avis d’une lectrice du dimanche

 

Le thriller est réussi dans le sens où je n’ai pas pu lâcher ce roman une fois commencé.
Je voulais à tout prix connaître la fin et je ne me suis ennuyée à aucun moment dans le récit.

 

Mon impression est tout de même mitigée pour plusieurs raisons :

- D’abord j’ai énormément de mal à digérer les livres dans lesquels la pédophilie est présente. En général, j'évite ces romans là ! Le résumé de la quatrième de couverture n’indiquait pas cet aspect des choses (regrettable !), alors que c’est un point primordial. Les enfants sont les principales victimes dans ce thriller, certains passages sont particulièrement durs.

- Ensuite, la construction de ce livre est efficace mais très classique, aucune originalité n’est présente, que ce soit dans les thèmes abordés ou dans le profil des personnages. Sauf peut-être la relation du « méchant » avec les araignées, qui est plutôt surprenante.

 

Malgré des impressions de lecture en demi-teinte,
je remercie les éditions Albin Michel de m'avoir fait découvrir cet auteur et ce titre.

 

 

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7 octobre 2011 5 07 /10 /octobre /2011 06:10

L-or-des-fous---Rob-Schultheis.jpg

Quatrième de couverture

En 1973, Rob Schultheis retire ses maigres économies de la banque et prend la route de l'Ouest au volant de son minibus Volkswagen. Il débarque à Telluride, dans le Colorado. À l'époque, Telluride n'est qu'une petite ville minière coupée du monde, où vivent quelques familles isolées et où rôdent encore loups et grizzlys ; le genre d'endroit où l'on vous passe à tabac si vos cheveux sont trop longs. Trente ans plus tard, elle est devenue une destination de villégiature pour les riches skieurs du monde entier. Le rêve américain s'exprime ici dans toute sa folie, du médecin local qui chasse les ovnis à bord de son Cessna à la magie sinistre des fantômes qui peuplent le désert indien. Avec un style tout aussi indomptable que son sujet, L'Or des fous entraîne le lecteur à travers un voyage inoubliable et lui fait entrevoir le visage changeant et méconnu de l'Ouest américain

 

Avis d’une lectrice du dimanche

 

Un hymne à la vie et à la nature écrit de manière truculente par un personnage hors du commun…

 

Bob Schultheis décrit une contrée de l’Ouest des Etats-Unis : Telluride, une ville dans les Rocheuses. Cette petite bourgade rustre, dans laquelle l’auteur est arrivé en 1973, est devenue une station de ski à la mode.

Le climat est rude, les paysages sont à la fois grandioses, sublimes, désolés et inquiétant. Mais ne vous attendez pas à une description romantique ! Point de nostalgie ici ! Le récit se construit sur le mode factuel, avec quelques traits d’humour parfois acerbe, et un ton militant dès qu’il s’agit du respect humain et de la nature.

Pour se faire une idée du genre de récit que nous propose l’auteur américain, il suffit de savoir que Bob Schultheis est un personnage charismatique, exceptionnel. Grand baroudeur et adepte du chamanisme, il a été correspondant de guerre en Afghanistan pendant une longue période, malgré les menaces de mort du KGB puis des talibans.

L’auteur arrive donc à Telluride au début des années 70, rempli de rêves d’évasion. Au volant de son minibus Volkswagen, il débarque à la conquête de l’ouest ! Cette ancienne colonie de mineurs ne le décevra pas. Les personnalités rencontrées sont râpeuses et coriaces à souhait, l’ambiance ressemble fort à l’époque pourtant révolue de la ruée vers l’or et des cow-boys armés jusqu’aux dents. Les montagnes sont belles et terrifiantes, avec des tempêtes époustouflantes, des avalanches furieuses. L’été y est extrêmement court, mais d’une douceur paradisiaque.

Bob Schultheis s’insurge en contemplant cette nature peu à peu dégradée par des promoteur immobiliers sans scrupule. L’esprit mesquin et étriqué des nouveaux riches essaie d’aseptiser les montagnes pour l’adapter à des touristes urbains.

L’auteur brosse également de succulents portraits de certains autochtones. Les personnalités des gens réellement attirés par les hautes montagnes sont souvent originales, tumultueuses…

 

Quelques extraits     

"Et puis la nature sauvage, toutes les variétés, toutes les espèces. Cette première année, un ami à moi descendait à pied les pistes recouvertes d'herbe de Coonskin, au clair de lune, à la mi-août. A la sortie du virage, il fait un énorme bond de surprise : un GROS puma, un immense mâle de la taille d'une Harley-Davidson, avec des crocs comm des clous de chemin de fer. Le fauve le fixe sans ciller de ses grands yeux phosphorescents, pareils à la lumière qui s'échappe d'un réacteur nucléaire. Cronk, cronk slurp cronk. Ses mâchoires, qui auraient pu briser en deux une batte de base-ball aussi facilement qu'un gressin, fouaillent le tartare de cerf et il avale des pintes de sang encore chaud pour faire descendre le tout."  

"Durant ses dix dernières années, nous avons vu les rapaces et les crétins piller, mettre à sac et profaner nos montagnes sans souci du lendemain. Ils ont asséché d'anciens marais d'altitude pour construire des terrains de golf, abattu au bulldozer des arbres séculaires pour faire place à leurs obscènes maisons de parvenus, fait s'envoler si haut les prix de l'immobilier que les ouvriers et les anciens ont été contraints de partir.
C'est l'envers de la démocratie. Qu'un butor puisse détruire une vallée entière, une ville ou un écosystème, simplement parce qu'il en a le "droit". En Amérique, tout le monde à des droits, mais certains en ont plus que d'autres. Ils ont payé assez cher pour ça, pas vrai ?"

 

Le billet de Keisha m'a incitée à découvrir ce beau livre de nature writing

 

 

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9 septembre 2011 5 09 /09 /septembre /2011 13:15

Les-vivants-et-les-morts---Gerard-Mordillat.jpg 

 

Quatrième de couverture

Lui, c'est Rudi. Il n'a pas trente ans. Elle, c'est Dallas. Bien malin qui pourrait dire pourquoi tout le monde l'appelle comme ça. Même elle a oublié son nom de baptême... Rudi et Dallas travaillent à la Kos, une usine de fibre plastique. Le jour où l'usine ferme, c'est leur vie qui vole en éclats, alors que tout s'embrase autour d'eux. A travers l'épopée d'une cinquantaine de personnages, Les Vivants et les Morts est le roman d'amour d'un jeune couple emporté dans le torrent de l'histoire contemporaine. Entre passion et insurrection, les tourments, la révolte, les secrets de Rudi et Dallas sont aussi ceux d'une ville où la lutte pour la survie dresse les uns contre les autres, ravage les familles, brise les règles intimes, sociales, politiques. Dans ce monde où la raison financière l'emporte sur le souci des hommes, qui doit mourir ? Qui peut vivre ?

 

Avis d’une lectrice du dimanche

 

Un beau roman, à lire absolument !

Gérard Mordillat fait revivre l’esprit de Zola : il parle des ouvriers, leur quotidien, les difficultés pour vivre correctement avec des salaires bas, les licenciements.
Pas de moralisation ni de sensiblerie, juste de l'observation

 

Ce style de roman réaliste n’est plus tellement à la mode de nos jours car medias et politiques répètent à l’envie que la lutte des classes a disparu dans nos démocraties ! Du coup, à quoi bon parler de ce qui n'existe pas ?

 

L’histoire est simple, classique, et se répète hélas chaque année dans les usines qui fonctionnent encore dans les pays occidentaux. Un plan social est annoncé aux salariés : des licenciements ! Une réduction des salaires et la suppression des avantages sociaux sont le prix à payer pour ceux qui échappent à la "charrette". Le chantage de la fermeture définitive de l’entreprise fait accepter les pires mesures aux plus récalcitrants.

Le scenario mis en place par quelques financiers sans scrupule est bien rodé, planifié de manière cynique. Après le plan social, les ouvriers s’investissent avec acharnement pour sauver leur outil de travail, les politiques offrent des subventions pour que l’usine continue à fonctionner. Les promesses faites aux collectivités locales et aux salariés sont oubliées dans les un ou deux ans qui suivent, les usines sont discrètement vidées de leurs richesses, pour finalement être délocalisées.

 

Dans Les vivants et les morts, les ouvriers de la Kos, une usine de fibre plastique, se fédèrent pour lutter contre la fermeture du site. La délocalisation, c'est la mort du village. Aucune alternative ne sera proposée à ces nouveaux chômeur. Alors que certains essaient de sauver leur emploi avec de la négociation, et à coup de trahisons, d'autres se battent jusqu'au bout, le désespoir les amène vers des actes violents, irrémédiables.

 

Le ton est réaliste, les individus ne sont pas idéalisés. Toute la complexité de la nature humaine est bien dépeinte par Gérard Mordillat.

 

Et les très méchants me direz-vous, comment l’auteur les décrit-il ? Et bien ils sont tout simplement invisibles ! Grâce à la mondialisation, les financiers qui ont droit de vie ou de mort sur les usines se dissimulent, souvent confortablement installés dans d’autres pays. Des directeurs, sur place, gèrent les plans sociaux catastrophiques. Ils aiment souvent leur entreprise et respectent leurs salariés mais ils sont impuissants, assujettis aux ordres de rentiers qui ne se salissent jamais directement les mains.

 

Un "détail" négligemment glissé dans ce roman :

Les investisseurs reprennent des sites industriels rarement pour accroître leur cheptel d'usines et d'ouvriers. L'objectif est d'acquérir des procédés industriels, des brevets. Une fois qu'ils ont en poche les précieux savoir-faire et sésames, ils jettent sans ménagement les humains qui ont permis l'émergence de ces compétences.

 

 

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25 août 2011 4 25 /08 /août /2011 20:07

Cent-ans---Herbjorg-Wassmo.jpg 

 

Quatrième de couverture

Cent ans retrace la vie de plusieurs générations de femmes. Celle de Sara Susanne, de sa fille Elida, et de sa petite-fille, Hjordis. On y découvre les hommes qu'elles ont voulus, ceux qu'elles ont eus et les nombreux enfants auxquels elles ont donné naissance. La petite Herbjorg, elle, appartient à la quatrième génération de la famille. Son histoire est celle d'une fillette qui se cache dans une grange pour échapper à son regard à lui. Elle possède un carnet et un crayon jaune qu'elle taille avec un petit canif. Sa seule issue est d'écrire pour mieux gommer les embûches trop tôt tendues par la vie. Et filer vers l'avenir comme on grimpe aux arbres pour approcher les oiseaux.

 

 

Avis d’une lectrice du dimanche

 

J’adore la littérature nordique, cette lecture a été très agréable. Néanmoins, j’ai lu ce roman juste avant les vacances et déjà mes souvenirs s’estompent, mes impressions sont plus neutres. Cette saga est intéressante mais ne restera visiblement pas gravée dans ma mémoire…

 

Herbjørg Wassmo dépeint la vie d’une famille norvégienne sur quatre générations, à travers des portraits de femmes. Un siècle sépare Sara Suzanne, Elida, Hjordis et enfin Herbjørg, l’arrière-petite-fille de la lignée. Fiction et autobiographie sont étroitement amalgamées pour donner une grande fresque dans des paysages nordiques, rudes et beaux…


Attention de ne pas s’égarer dans les méandres de l’histoire car ce récit n’est pas chronologique !

 Herbjørg Wassmo passe d’un portrait à l’autre, dessinant peu à peu des vies qui ont en commun leur dureté. Elle retrace des existences passées à engendrer beaucoup d'enfants, à travailler jusqu’à l’épuisement. D'une génération à l'autre, ces femmes ont des personnalités différentes et des choix de vie parfois opposés. Sara Suzanne s'est plus épanouie dans sa vie de mère que d'épouse. En revanche, Elida, sa fille, aime passionnément son homme. Elle abandonne certains de ses enfants pendant longtemps pour pouvoir suivre son mari, s'occuper entièrement de lui, le suivre pas à pas dans sa lutte contre la maladie. L’auteur parle des sentiments et des envies de ces femmes, sans jamais juger ou même expliquer. Elles ont vécu, c’est tout. Des vies où s'enchevêtrent les sentiments de la condition humaine : douleur, peurs, désirs et joies. 

 


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