Quatrième de couverture
À l'occasion du tricentenaire de Saint-Pétersbourg, Vladimir Fédorovski met en scène les grands moments de l'histoire sentimentale de cette
ville insolite créée par la seule volonté de Pierre le Grand au bord de la Neva. Pierre Ier et son impératrice paysanne, Catherine II et son vigoureux compagnon le prince Potemkine, Alexandre Ier
et son égérie occulte, mais aussi les grands artistes et hommes de lettres russes et occidentaux (Pouchkine, Dostoïevski, les poètes du siècle d'Argent, le Chevalier d'Éon, le marquis de Custine,
Balzac) sont les personnages de ce roman vrai qui nous convie à une promenade romantique dans la Venise du Nord. Une traversée étonnante dans le temps et l'espace, dans les palais étincelants de
Saint-Pétersbourg d'hier et les rues sinueuses de Leningrad, sur les traces des hommes et des femmes qui y ont connu le coup de foudre. Cet ouvrage s'appuie sur des archives tirées des fonds
confidentiels récemment rendus accessibles en Russie et sur des témoignages inédits. Des pages marquées par le mystère, l'évasion, l'aventure et le défi.
Avis d'une lectrice du dimanche
Je formule une mise en garde concernant ce beau livre :
lorsque vous le refermerez, vous brûlerez du désir de voyager à Saint Pétersbourg, et cette envie ne
vous quittera peut-être plus !
Vladimir Fédorovski nous entraîne dans une balade romantique au coeur de Saint Pétersbourg, dans l'âme de cette ville au passé prestigieux. Les fantômes égoïstes et
cruels des tsars puis des bolcheviks sont perceptibles dans les murs des monuments. Saint-Pétersbourg a vécu plusieurs siècles de soubresauts politiques, d'alliances diverses avec
les Européens et d'une importante attirance pour la France.
L'auteur évoque la naissance de ce haut lieu de la Russie, sa construction et son évolution.
"La plupart des immeubles furent élevés sur pilotis. Pour assécher les marécages, on creusa des canaux qui partaient du fleuve et y retournaient.
Quarante mille ouvriers furent employés de force à cette tâche surhumaine. L'encombrement des travailleurs était tel, qu'ils manquaient de logement et de nourriture. Les moins robustes mouraient,
faute de soins. D'autres arrivaient par convois, des confins de l'Europe."
Il dresse le portrait des grandes personnalités politiques qui ont favorisé l'essor de Saint-Pétersbourg, l'ont conduite vers la lumière et parfois l'ont cruellement malmenée. Saint-Pétersbourg
est prisée par la noblesse bien sûr, mais également adorée par de grands auteurs russes, de nombreux courants littéraires et intellectuels ont vu le jour dans cette cité.
Vladimir Fédorovski a le don de faire revivre des noms mythiques !
Il passe en revue Pierre 1er, fondateur de Saint-Pétersbourg, et puis Catherine, son épouse paysanne à qui la vie n'a pas toujours souri.
"Tirant un carnet de sa poche, Pierre nota tout ce qu'il voyait. L'Amirauté organisa, en son honneur, une bataille navale, près de l'île de Wight. Heureux
comme un enfant, me tsar voulut charger lui-même les canons du vaisseau sur lequel il se trouvait. Lorsque l'amiral commandant la flotte vint lui dire qu'il pouvait faire ce qu'il voulait, Pierre
lui sauta au cou et l'embrassa si fort qu'il lui cassa deux côtes ! L'amiral dut s'aliter et n'oublia jamais l'étreinte de "l'Ours russe". Pierre, lui, n'oublia jamais la puissance de la flotte
britannique."
L'auteur s'étend longuement sur la personnalité incroyable de Catherine II et son amour fou pour Grigori Potemkine. Ce couple renforça l'aura de la Russie en général et de Saint-Pétersbourg en
particulier. Fédorovski nous parle aussi d'Alexandre 1er, vainqueur de Napoléon...
Ses descriptions les plus passionnées sont celles des grands écrivains qui ont hanté la petite Venise du nord : Alexandre Pouchkine, Fédor Dostoïevski, Ivan Tourgueniev... Fin du XIX et
début du XXième, une génération prestigieuse d'esprits brillants illuminèrent la ville.
"Cette époque incertaine donna une pléiade de grands écrivains et d'artistes : Nina Berberova, Mérejkovski, Zénaïda Hippius, Blok, anna Akhmatova, Benois,
Chagall, Chaliapine, Meyerhold, Diaghilev... Ces figures mythiques de Saint-Pétersbourg furent les fleurons de cette ère brillante (1895-1915) baptisée par le philosophe Berdiaev "âge d'argent".
Ces poètes et écrivains partageaient les mêmes thèmes : le sentiment d ela crise et l'attente mystique."
Cet essai n'est pas un guide touristique, ni un manuel d'histoire et encore moins un catalogue littéraire. Fédorovski pose des repères, des
pépites, pour nous donner envie de découvrir à la fois cette ville et les grands artistes russes...