Les mois de mai et juin sont les périodes que je préfère. Toutes les roses rayonnent, leur beauté éclipse les autres plantes dans le jardin.
Elles répondent aux doux noms de Colette, Iceberg, Sahara, Fanny Ardent, William Shakespeare, Mme Meilland, Sevillana...
J'ai réussi à les préserver de la voracité des pucerons !
En voici quelques unes, parmi mes préférées
Mignonne, allons voir si la rose...
(Pierre de Ronsard)
Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avait déclose
Sa robe de pourpre au soleil,
A point perdu cette vêprée,
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au vôtre pareil.
Las ! Voyez comme en peu d'espace,
Mignonne, elle a dessus la place,
Las, las ! Ses beautés laissé choir !
Ô vraiment marâtre Nature,
Puis qu'une telle fleur ne dure
Que du matin jusques au soir !
Donc, si vous me croyez, mignonne,
Tandis que votre âge fleuronne
En sa verte nouveauté,
Cueillez, cueillez votre jeunesse
Comme à cette fleur, la vieillesse
Fera ternir votre beauté.
Le printemps dernier, des pucerons ont sauvagement attaqué mon jardin. Je dis bien sauvagement car certaines plantes ne s’en sont pas remises…
J’ai acheté des insecticides de plus en plus toxiques, sans aucun effet sur ces résidents indésirables. J’imaginais ces bestioles me narguer, les doigts de patte en éventail, sirotant les
cocktails psychédéliques et hallucinogènes que je leur pulvérisais.
Cette année, les pucerons sont revenus mais cette fois je leur ai réservé un accueil différent. Fini la guerre chimique et polluante ! J’ai appelé en renfort des coccinelles !
Cet adorable insecte est un redoutable prédateur pour les nuisibles. J’ai commandé plusieurs boîtes de larves sur internet et je les ai installées sur les plantes contaminées. Pourquoi des
larves ? Tout simplement parce que ces bébés coccinelles ont besoin de beaucoup de protéines pendant leur croissance et en plus sont immobiles pendant une vingtaine de jours avant de pouvoir
prendre leur envol pour d’autres horizons…
Accueillir des coccinelles est un privilège. Gracieuse, admirée depuis toujours, elle est source d’inspiration dans la littérature, tant pour les enfants que pour les adultes.
Juste pour le plaisir,
quelques vers de Victor Hugo
(Les contemplations)
Elle me dit : Quelque chose
Me tourmente. Et j'aperçus
Son cou de neige, et, dessus,
Un petit insecte rose.
J'aurais dû - mais, sage ou fou,
A seize ans on est farouche,
Voir le baiser sur sa bouche
Plus que l'insecte à son cou.
On eût dit un coquillage ;
Dos rose et taché de noir.
Les fauvettes pour nous voir
Se penchaient dans le feuillage.
Sa bouche franche était là :
Je me courbai sur la belle,
Et je pris la coccinelle ;
Mais le baiser s'envola.
- Fils, apprends comme on me nomme,
Dit l'insecte du ciel bleu,
Les bêtes sont au bon Dieu,
Mais la bêtise est à l'homme.
Ce pauvre cerisier suscitait l'ire des observateurs : Il fallait à tout prix abattre cet arbre vieux, improductif et malade... Alors, j'ai eu une idée saugrenue bousculant la logique bien ordonnée
des jardiniers : le cerisier soutient avec son tronc et ses branches une belle glycine qui grandit, grandit... Belle retraite pour cet arbre fruitier !
J'avais planté un Abelia... Afin de soutenir le petit arbuste, j'avais ramassé un
baton sec pour en faire un tuteur. Quelque temps plus tard, le baton a mis des feuilles. Je l'ai arraché... Il a repoussé quelque temps plus tard, plus robuste. J'ai mis une goutte de désherbant
sur la tige (sachant qu'en temps normal, je n'utilise jamais de désherbant dans le jardin !!!). Pas de quoi impressionner ce tuteur récalcitrant, il est reparti de plus belle. J'ai abandonné, après
tout, laissons faire la nature !
Et voilà le résultat ! En ce moment il fait à peine 1,70 m car je l'ai sévèrement taillé cet hiver, mais à la fin de l'été dernier, il atteignait les 3 mètres.
C'est un saule paraît-il...
Il y a quatre ans, j'avais planté une glycine contre le mur de la maison. Je l'ai dorlotée
mais elle a rapidement périclité et le pied a même disparu, les racines dévorées par des rongeurs gloutons. J'ai remplacé cette plante par un chèvrefeuille qui a avidement colonisé tout le pan de
mur.
Ce printemps, sans crier gare, la glycine est réapparue par enchantement, arborant triomphalement de belles grappes bleues. Pendant 4 ans elle s'est développée à l'ombre protectrice du
chèvrefeuille.
Et maintenant, comment ces plantes vont-elles se partager ce petit territoire ?
Un bel olivier acheté en pot s'est rapidement étiolé avant de s'éteindre... Nous avons
prélevé une petite branche encore verte et nous l'avons plantée directement en terre, il y a 6 ans...
Pour un arbre à croissance lente, je trouve que notre olivier s'est épanoui à grande vitesse.
Seul petit bémol : je ne sais pas modeler et tailler les arbres. Bien que j'ai appliqué consciencieusement une foule de recettes et de conseils de taille, je n'ai pas obtenu un tronc unique.
Ma branche d'olivier s'est ré-incarné en... petit arbuste touffu !
J'avais planté en novembre des bulbes. Normalement un des deux groupes de bulbes ne
devait produire que des fleurs jaunes. Pour une fois, j'avais essayé de créer un parterre harmonieux car j'ai en général tendance à imiter dans le jardin le plumage multicolore des perroquets... Au
début, seules de belles jonquilles jaunes ont fleuri. La classe ! Puis sont arrivées des tulipes rose, violettes, aussi des fleurs bleues et des blanches. Toujours égale à moi-même, j'ai dû
mélanger mes pinceaux et mes bulbes ! Un feu d'artifice de couleurs éclate de façon anarchique. Tant pis, à défaut d'accord des teintes, on fête encore carnaval dans le jardin...
Ca y est ! J'ai enfin un composteur !
Bon d'accord ça ne fait pas partie des plus belles vues du jardin...
J'ai eu du mal à franchir le pas car je connaissais uniquement les composts à l'air libre en campagne : on y met souvent tout et n'importe quoi, et du coup cela devient le domicile de rongeurs de
tous poils... Et j'avoue avoir une phobie incontrôlable pour ces bestioles là...
Je me suis motivée car un composteur permet de recycler 30% des déchets de notre poubelle en produisant un amendement de qualité (après quelques mois de maturation).
Pour ne pas tenter les rongeurs et ne pas générer de mauvaises odeurs, il suffit d'éviter tous les déchets d'origine animale.
Au niveau des prix, il faut savoir que la plupart des déchetteries vendent ce conteneur pour la somme modique de 15 € ! J'ai vu exactement les mêmes modèles dans des jardineries et
supermarchés pour un prix quatre fois plus élevé.
Le forsythia : cette plante est regardée un peu avec dédain. Très commune, elle pousse comme
une mauvaise herbe dans le sud et comble du mauvais goût, elle perd ses feuilles en hivers.
N'empêche que... en mars, lorsqu'on se prend à rêver de soleil et de chaleur, la couleur jaune flamboyant de ses fleurs réchauffe en attendant l'été !