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29 décembre 2010 3 29 /12 /décembre /2010 00:30

Le-vieux-chagrin---Jacques-Poulin.jpg 

Quatrième de couverture

Sur les rives du Sain-Laurent, où il vit retiré en compagnie du chat "Vieux Chagrin", un écrivain épie jusqu'à l'obsession l'inaccessible silhouette d'une jeune femme dont le voilier et venu mouiller dans une anse du fleuve. Un exemplaire des Mille et Une nuits, abandonné dans une grotte proche, est la seule preuve tangible de l'existence de cette muse récalcitrante, à laquelle se substitue bientôt une enfant malheureuse venue trouver, auprès de l'écrivain, refuge et réconfort. Tandis que l'oeuvre tant désirée s'élabore lentement sous l'égide des contes immémoriaux et du "Vieil Hemingway", le narrateur se laisse prendre en otage par la confusion du réel jusqu'à y redécouvrir l'inspiration. On l'aura compris,ce livre de la nostalgie et du désir est aussi une "confession" littéraire où une voix singulièrement juste et forte, toute de retenue, apprivoise, avec une émouvante profondeur, l'évanescence même du projet romanesque.

 

Avis d'une lectrice du dimanche

Les thèmes de prédilection de Jacques Poulin
se retrouvent dans ce roman :
l'amour des livres et des chats, la difficulté de la création littéraire...

En compagnie de son chat Vieux Chagrin, le narrateur vit dans son petit monde douillet, dans lequel il ne parvient pas toujours à distinguer imaginaire et réalité. C'est dans cet état d'esprit que sa plume déroule des fictions dont les personnages finissent toujours par lui échapper, animés de leur propre volonté.

Cet écrivain est fasciné par le sentiment amoureux mais il se réfugie également dans l'amitié qui apporte moins de conflits, plus de douceur et de réconfort. 
Souvent en panne d'inspiration, il rêve d'écrire la plus belle histoire du monde, ce désir le poursuit dans la solitude dans laquelle il s'est réfugié. Il ne parviendra pas à rattraper Marika, femme insaisissable, évanescente... Il se liera d'amitié avec "Bungalow", la fondatrice du refuge pour femmes battues, et apprivoisera "La Petite", jeune fille cabossée par la vie.
J'ai apprécié l'atmosphère de ce roman, même si mon titre préféré de Jacques Poulin reste, et de très loin, La tournée d'automne...

   

D'autres avis

Karine, EmiLie, Suzanne...

 

Challenge

La plume Québécoise 

 

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27 juillet 2010 2 27 /07 /juillet /2010 17:40

Les-yeux-bleus-de-Mistassini---Jacques-Poulin.jpg

Quatrième de couverture
Jack Waterman, écrivain et libraire dans le Vieux-Québec, est atteint de la "maladie d'Eisenhower". Sa vie ne tient plus qu'à un fil. Sa tête est pleine de souvenirs d'enfance, de chansons anciennes, d'amours bringuebalantes, de Formule Un, de chats, de rêves interdits et, surtout, d'illusions perdues. Heureusement qu'il y a le jeune Jimmy et sa soeur Mistassini, la douce rebelle... Ce roman de Jacques Poulin raconte, d'une manière sobre mais non dénuée de poésie, une profonde histoire d'amour avec l'univers des livres.

 

Avis d'une lectrice du dimanche
Jack Waterman, un vieil auteur atteint de la maladie d'Alzheimer, engage Jimmy pour l'aider à s'occuper de sa librairie. Une bien étrange librairie d'ailleurs, dans laquelle les best-sellers sont cachés en haut des étagères alors que les ouvrages peu connus sont mis en évidence. Les auteurs timides peuvent insérer dans les rayonnages les manuscrits qu'ils n'osent pas faire publier et surtout, certains romans sont placés de manière à être volés très facilement. L'hiver, un poêle à bois réchauffe les sans-abris en quête d'un peu de chaleur et de lecture.
Jimmy va s'installer dans une pièce minuscule attenante au magasin, en compagnie d'un chat.
Le vieillard se prend d'affection pour le jeune homme et lui lègue peu à peu toutes ses connaissances, avant qu'elles ne s'évaporent dans les méandres de sa mémoire malade. Il le forme à la rigueur du métier de traducteur et l'amène tout doucement à l'envie d'écrire.
Mistassini, la jeune soeur fantasque de Jimmy, éprise de liberté, apparaît et s'échappe comme bon lui semble...

J'ai retrouvé l'univers de Jacques poulin que j'aime tant : les livres, l'amitié, les chats et les voyages.
Un aspect m'a toutefois gênée : les liens de Jimmy avec sa soeur sont très ambigus. Il est obsédé par elle et leurs rencontres deviennent de plus en plus pesantes au fil du récit.

 

Biographie et bibliograhie de Jacques Poulin

 D'autres avis :
 Suzanne, Papillon, ...

 

Challenge

La plume Québécoise

 

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17 juin 2010 4 17 /06 /juin /2010 00:05

 

Les grandes marees - Jacques Poulin

 

Quatrième de couverture

Seul sur une île au milieu du Saint-Laurent, un traducteur de bandes dessinées voit son havre de paix envahi par des individus loufoques et une jeune femme belle, mystérieuse et indépendante avec laquelle il se lie d'amitié. C'en est fini de sa solitude créatrice.
Déjà reconnu comme un classique de la littérature québécoise, ce livre dit avec force et dans une langue somptueuse que le paradis sur terre ne dure jamais longtemps.

 

Avis d'une lectrice du dimanche

 

Après avoir terminé cette lecture, deux citations me viennent à l'esprit pour résumer mon ressenti :
L'enfer c'est les autres (Sartre)
L'homme est un loup pour l'homme (Hobbes)

 

Dans ce beau roman, Jacques Poulin nous livre sa vision sur la difficulté de l'être humain à vivre ensemble. Dès qu'une communauté se crée, le conflit et l'exclusion ne sont jamais loin...

 

Teddy Bear, traducteur de bandes dessinées, est connu pour être affecté d'une grande passivité sociale. Son nouveau patron, à première vue un philanthrope, lui propose de continuer à réaliser ses traductions sur une île déserte dont il est le propriétaire. Teddy assurera le rôle de gardien et en plus livrera ses travaux de bande dessinée lors des visites hebdomadaires de son patron.

Le récit démarre de manière idyllique : "Au commencement, il était seul dans l'île". Son vieux chat lui assure la compagnie dont il a besoin et son travail lui permet de structurer son quotidien. La solitude lui procure des sensations dans lesquelles se partagent plaisir et souffrance. Mais le rythme lent de la nature correspond à son rythme intérieur et s'accorde au tempo de sa recherche du mot parfait pour faire ressentir ses bandes dessinée. Une harmonie fragile éclaire ses journées.

Néanmoins, il faut se méfier des personnes qui veulent absolument faire notre bonheur : elles ont souvent une âme de pygmalion et deviennent rapidement tyraniques ! Le généreux patron fait venir dans l'île une belle femme ainsi que d'autres individus, sensés apporter de la cohérence à la vie de Teddy. Tous les ingrédients sont réunis pour que l'enfer frappe à la porte du traducteur...

 

Challenge initié par Suzanne
Littérature Québécoise

La plume Québécoise

 

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1 septembre 2009 2 01 /09 /septembre /2009 00:05

Quatrième de couverture

Comme chaque année en été, un chauffeur de bibliobus entreprend sa tournée des petits villages de la Côte Nord québécoise. Broyant du noir, il n’est pas loin de penser que ce sera la dernière. C’est compter sans la toute-puissance du destin, qui se manifestera à travers Marie. La Tournée d’automne est le récit, tout en nuance et en douceur, de la rencontre entre un homme et une femme et ne dit au fond qu’une chose : la vie, têtue et forte, aura toujours le dessus.

 

Avis d’une lectrice du dimanche

Un livre émouvant, beau, apaisant, idéal pour se réconcilier avec la vie.

Dans ce récit intimiste, il n’est plus question des combats de l’existence mais du temps où l’on panse ses chagrins et lassitudes. 

Dès le début du roman, le chauffeur d’un bibliobus rencontre Marie et sa troupe d’artistes ambulants. Ils vont tout de suite associer leur destinée nomade pour faire la tournée d’été du bibliobus, qui devrait être, en principe, la dernière.

Doucement, sans hâte, ce couple va construire une amitié amoureuse et complice. Leurs sentiments réaniment peu à peu leur goût pour la vie.

Tout le long du récit, nous suivons avec bonheur le Chauffeur et son bibliobus. Cet homme à la fois effacé et indispensable nous entraîne dans un long et lent voyage à travers les paysages grandioses du Québec,  il nous fait rencontrer de nombreux lecteurs.

Son bibliobus est un havre de paix pour tous les amoureux de livres. Ancien camion de laitier, le véhicule a probablement conservé une subtile odeur de lait qui attire irrésistiblement les chats. Ce détail ajoute beaucoup au sentiment d’accord avec la nature et de plénitude.

« Sitôt la porte refermée, on se trouvait dans un autre monde, un monde silencieux et réconfortant où régnaient la chaleur des livres, leur parfum secret et leurs couleurs multiples, parfois vives, parfois douces comme le miel. »

« Un gros matou gris était accroupi sous le camion. Il avait une oreille déchirée et une balafre en biais sur le museau.
- Tu t’es battu ? La vie a été dure pour toi ? demanda le chauffeur. Il voulu s’approcher, la main tendue, mais le chat se mit à gronder, le poil hérissé et les oreilles aplaties. J’ai compris, dit-il, tu as soif mais tu n’aimes pas les familiarités… le matou but un deuxième bol de lait, s’essuya les moustaches puis s’en alla en roulant des épaules »

Les livres, le chauffeur les aime et les partage. Il adore les voir voyager pour réchauffer le cœur de lecteurs aux quatre coins du monde. Il entretien amoureusement des réseaux de lecture qui font partager  la passion des mots. Les visiteurs du bibliobus sont toujours les bienvenus, quelle que soit l’heure, et accueillis avec un verre de café, de chocolat ou de vin. Suivant leurs souhaits, il les guide dans leurs choix ou au contraire respecte leur intimité avec les romans.
Pourtant, même si les livres ont une importance capitale et sont nécessaire à notre épanouissement, Jacques Poulin admet à regret qu’ils ne peuvent se substituer totalement au bonheur que procure la découverte de la vraie vie, de même qu’ils ne peuvent pas apaiser toutes les épreuves et lassitudes de l’existence.

La réflexion sur les livres est vraiment au cœur de ce roman. Jack, grand ami du chauffeur, est un auteur. Il nous dévoile son cheminement intellectuel et affectif lors de l’écriture d’une oeuvre. Ce processus de création artistique semble être celui de Jacques Poulin lui-même. Il doit chaque fois apprendre à détester ses livres pour de nouveau faire jaillir le meilleur de son inspiration dans une nouvelle création.

Ce roman, proposé par Blogoclub, me semble être une agréable découverte pour les amoureux des livres et de la nature...

 

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