
Quatrième de couverture
La nuit du 31 décembre, Gary et les autres membres de l'atelier de recherche mécanique de Mondial Laser, une entreprise de pointe vendue à l'Inde par un fonds spéculatif américain, prennent possession d'un navire de luxe, le Nausicaa. A bord, les actionnaires du fonds et leurs invités célèbrent au champagne une année de bénéfices records. Tandis que la fête bat son plein - bal masqué, orchestre, caviar - le Nausicaa est détourné. Il met cap au nord, vers la mer de Norvège, le Spitzberg, à la quête des grandes tempêtes d'hiver. Gary, Suz, Dargone, Doc, Amos, Maximilienne dite Maxi, Kiki, Isabelle, Jacqueline, Moïra... et cent autres de Mondial Laser veulent contraindre ceux pour qui ils n'étaient que des chiffres à connaître eux aussi le froid, les vagues en furie, la solitude, l'abandon... Dès lors, tout s'inverse. Ceux qui étaient condamnés à l'incertitude, à la précarité, à l'angoisse du lendemain, deviennent seuls maîtres à bord. La peur change de côté...
Avis d’une lectrice du dimanche
Ce roman m’a touchée car il met en scène les drames que vivent en ce moment des millions de personnes. Des êtres humains perdent actuellement leur emploi, voient leur vie sombrer juste pour alourdir un peu plus l’escarcelle de riches actionnaires. Gérard Mordillat nous décrit ces rentiers, véritables parasites du milieu financier, qui considèrent les salariés uniquement comme des statistiques, des numéros à dégraisser pour accroître les profits. D’autres individus se retrouvent à la rue tout simplement car ils ont résisté, ont dit non à du harcèlement, non à des abus et des humiliations. Il y a aussi les suicides des plus fragiles…
J’ai aimé également ce livre car l’auteur réalise le rêve secret de nombreux salariés : les victimes se révoltent et contraignent ces riches patrons à un face à face pénible avec leur conscience lorsqu’ils en ont une, et au moins à une rencontre avec la peur de l’avenir.
Et enfin j’ai apprécié ce roman car ce n’est pas une analyse facile et démagogique. Après l’excitation de la révolte, nous revenons brutalement à la réalité. Les révolutions ne sont jamais totalement propres et font toujours couler le sang. Pour reprendre une citation de Daniel Balavoine, « il ne suffit pas d’être pauvre pour être honnête ». Ces mouvements de révolte comptent leurs héros mais aussi leurs traîtres et profiteurs. Nous sommes donc amenés à réfléchir à d’autres voies de lutte, de combats plus pacifiques et efficaces malgré tout…
Biographie de l'auteur
Gérard Mordillat est écrivain et cinéaste. Il a publié, entre autres, Les Vivants et les Morts, A quoi pense Walter ?, L'Attraction universelle, Béthanie, Vichy-Menthe, Mme Gore, Rue des Rigoles
et Comment calmer M. Bracke. Il a réalisé Vive la sociale !, En compagnie d'Antonin Artaud, Corpus Christi, L'Origine du christianisme...
Il revendique dans toutes ses réalisations une coloration socio-politique, et donne la parole aux exclus.
Un article lui est consacré dans rue89 : « Gérard Mordillat : On organise la ruine du service public »