16 juillet 2012
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Quatrième de couverture
"Bèba, cette nuit-là, était plus gaie que d'habitude. A cause du vin ? De la soirée elle-même ? On aurait dit que c'était la dernière qu'ils passaient ensemble. Dans l'ouverture de la
robe, Vlassis devinait le grain de beauté sur ses seins blancs, comme une fleur pressée et enfermée dans un vieux livre..."
Avis d'une lectrice du dimanche
Ce roman dessine un superbe portrait de femme ! Bèba est à la fois belle et très forte. A l'époque de la dictature des Colonels, la corruption et la misogynie ne semblent avoir aucune prise sur
cette femme. Ses idéaux de jeunesse, communisme et générosité, ont été balayés par la répression. En pleine crise économique, elle parvient malgré tout à faire vivre une verrerie artisanale à
Athènes. Elle a développé elle-même ce commerce, à force de créativité et de travail. Son énergie flamboyante attire hélas des prétendants ternes et parasites. Entre son mari dépressif et ses
deux amis versatiles, sa vie finit par vaciller. Cette femme se débat contre l'usure, la malchance, la désillusion...
Un brin d'humour égaie parfois ce livre plutôt sombre. Ce qui maintient le lecteur en haleine, c'est l'énergie de Béba, une force vitale et inépuisable !
Un grand merci à Liza pour ce beau roman !
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2 mars 2012
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Quatrième de couverture
Choisissant son île natale comme cadre de la plupart de ses récits, Alexandre Papadiamantis a fait de Skiathos un des lieux les plus poétiques et romanesques de Grèce. Les enfants meurent, les
filles sont frappées de malédiction, les hommes boivent ou partent en Amérique sans que personne ne songe à se révolter. Car sur cette île règne une force occulte ; certains l'appellent Dieu,
d'autres Destinée, d'autres encore Superstition. Autant dire que Skiathos est un résumé du monde et des passions humaines, un mystère où l'espace clos devient universel. Avec Autour de la lagune,
un ensemble de récits particulièrement représentatifs de la langue et de l'univers imaginaire de l'auteur, le lecteur découvrira un des joyaux de la littérature européenne du XIXe siècle.
Avis d'une lectrice du dimanche
A travers treize nouvelles, Alexandre Papadiamantis déroule la vie au XIXe siècle dans une île repliée sur elle-même, Skiathos. Ces récits, à la fois réalistes et satiriques, racontent le
quotidien, la misère, la mort qui survient toujours trop tôt, les superstitions, la caprices de la nature. Les hommes n'ont pas beaucoup d'autres alternatives que de devenir marins, et les femmes
travaillent dur pour élever leurs enfants. Les quelques moments de pause dans le labeur sont meublés avec l'alcool et l'église !
Dans cette vie rustre et frugale, les sentiments d'amour et d'amitié occupent une place mineure :
"A n'en pas douter, les pères aiment leurs fils parce qu'ils les considèrent comme bons à trimer et contribuer à caser leurs soeurs. Ils s'arrogent et
revendiquent un pouvoir despotique entre eux. Les mères, de leur côté, aiment leurs fils parce qu'elles voient en eux des sauveurs de dots (dans laquelle elles trouvent leur intérêt) et des
bâtons de vieillesse. Elles chérissent tout autant leurs filles, bien qu'elles voient en elles un lourd fardeau, et lorsqu'elles s'en débarrassent en le chargeant sur les épaules de leur gendre,
elles ressentent un secret soulagement d'avoir pu se défaire de ce qu'elles désignent par le terme péjoratif, abject de "sac".
Ces nouvelles sont plutôt agréables à lire malgré une certaine uniformité. Les récits reflètent cette vie d'alors : une existence un peu morne, parfois ébranlée par les soubresauts du destin. Les
psychologies sont sommaires, la mort est attendue avec résignation...