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16 février 2010 2 16 /02 /février /2010 00:05

Caracreatura---Pino-Roveredo.jpg



Quatrième de couverture

Pino Roveredo, traduit ici pour la première fois en français, occupe une place à part sur la scène littéraire italienne. L’écriture l’a sauvé d’un parcours tumultueux dont on retrouve l’écho à travers ses personnages, souvent en marge et à la dérive.

 

Marina n’a connu que la violence, l’abandon et la solitude. Jusqu’à sa rencontre inespérée avec Federico et à la naissance de leur fils Gianluca qui inverse le cours de son destin. Mais le malheur s’acharne : Gianluca, sa "caracreatura" (sa "chèrecréature"), sombre dans l’héroïne et Federico, anéanti, la laisse seule. Mère courage d’une douloureuse beauté, figure pasolinienne à la fois populaire et sublime, Marina va se donner corps et âme pour ramener son fils à la vie. À rebours de toute complaisance, Roveredo retrace son odyssée dans ce récit poétique, plein de force et de d’énergie, qui se lit avec la violence de l’urgence.

 

"Un roman extrême, limpide, riche d’une authentique charge humaine, arrachée au quotidien de la réalité, comme un cri d’amour désespéré." La Stampa



Avis d'une lectrice du dimanche

C'est un hommage à l'amour maternel,
la révérence devant une mère qui se bat avec opiniâtreté et violence pour sauver son enfant.

Pino Roveredo allume une lueur d'espoir dans les situations les plus sordides.


Ce récit nous décrit la rapide descente aux enfers d'un jeune, issu d'une famille modeste, mais sans histoire. Il entraîne dans sa chute tous ses proches, les personnes qui l'aiment.
Sa timidité le rend vulnérable et il est rapidement détecté par les vendeurs de rêve. Dès que l'héroïne s'insinue dans ses veines, la déchéance est immédiate : mensonges, hospitalisation pour overdose, violence, arrestations.
Certes, sa mère a connu une enfance extrêmement difficile mais elle a su construire une vie d'adulte équilibrée et parfaitement insérée dans la société. Elle a chéri son fils qu'elle ne parvient pas à appeler sans ajouter des mots d'amour : "tresordenfant"... Lorsque son fils est happé par le milieu criminel, c'est toute sa propre vie qui vacille.
Mais elle se bat sans relâche pour arracher son fils à sa déchéance, sa destruction programmée.

Marina est en quelque sorte le porte-parole de l'auteur. Elle ne cultive pas pour son enfant le culte du premier de la classe, l'adoration de la réussite. Elle rêve pour lui d'une vie simple et heureuse, alors que Gianluca ambitionne d'être vers le sommet de l'échelle sociale, "directeur". Au premier échec, il s'écroule et baisse les bras. Marina essaie de lui insuffler l'idée que lorsqu'on trébuche il faut se relever, quelque soit le nombre de chutes, la dureté des défaites.


Je remercie les éditions Albin Michel
de m'avoir fait découvrir cet auteur atypique et sincère.

Logo Albin Michel copie



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1 janvier 2010 5 01 /01 /janvier /2010 00:05

Si c est un homme - Primo Levi


Quatrième de couverture
"On est volontiers persuadé d'avoir lu beaucoup de choses à propos de l'holocauste, on est convaincu d'en savoir au moins autant. Et, convenons-en avec une sincérité égale au sentiment de la honte, quelquefois, devant l'accumulation, on a envie de crier grâce.
C'est que l'on n'a pas encore entendu Levi analyser la nature complexe de l'état du malheur. Peu l'ont prouvé aussi bien que Levi, qui l'air de nous retenir par les basques au bord du menaçant oubli : si la littérature n'est pas écrite pour rappeler les morts aux vivants, elle n'est que futilité."
                                                                                                                                                                                    Angelo Rinaldi

Avis d'une lectrice du dimanche

Une lecture indispensable... Je ne peux pas dire que j'ai aimé ce livre car il n'est jamais agréable de se heurter aux souvenirs les plus noirs de notre histoire. J'ai tendance à adopter le comportement un peu lâche cité dans la quatrième de couverture. J'ai lu et écouté tellement d'horreurs sur cette période que j'avais effectivement envie de crier grâce. Pourtant, les victimes de l'holocauste n'ont pas eu le privilège de pouvoir dire stop quand le cauchemard est devenu indicible. Alors la moindre des choses, pour nous les vivants, est de s'immerger dans les témoignages des survivants afin d'être vigilants car la haine et le racisme ne demandent qu'à ressurgir. Certains politiques ou même pseudo-intellectuels dénigrent les faits et voudraient faire croire que ce génocide n'a jamais eu lieu.
Le devoir de mémoire doit être sans cesse renouvelé !

Ce témoignage est exceptionnel car malgré toutes les souffrances subies, Primo Levi est parvenu à adopter un ton factuel, journalistique, sans haine et dénué de pathos. Le récit en est d'autant plus fort car les faits rapportés sont encore plus cinglants et violents sous cet éclairage presque clinique. Cette distance est seulement apparente car l'auteur ne s'est jamais remis et s'est donné la mort en 1987.

Primo Levi a été enfermé à Auschwitz, le pire des camps de la mort, de février 1944 jusqu'en janvier 1945. "Si c'est un homme" est le journal dans lequel il a consigné toutes les étapes de sa détention. Seuls 5% des juifs déportés à Auschwitz ont survécu. L'auteur décrit le quotidien complètement surréaliste, et en même temps dénonce l'arbitraire, la haine des nazis pour tout ce qui est différent d'eux. Tout a été mis en oeuvre pour une extermination à grande échelle et pour briser l'essence même de l'homme chez les détenus. Les enfants, femmes et vieillards étaient gazés dès leur arrivée. Seuls les individus mâles en état de travailler pour la dictature allemande étaient épargnés pour un temps. Leur espérance de vie moyenne était d'environ 3 mois...  A force de privations, de souffrances et d'humiliation, les fascistes ont tout mis en oeuvre pour leur faire perdre leur statut d'être humain, les réduire à l'état d'animal. Par la cruauté et un savant dosage de favoritisme, tout réflexe de solidarité a été anihilé. C'est probablement cette souffrance morale qui a marqué le reste de l'existence de Primo Levi.

A la fin du récit, l'auteur a répondu aux questions qui lui étaient le plus fréquemment posées et nous livre ainsi des chiffres précis et également son analyse d'un point de vue politique et historique.


Lecture commune avec

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29 septembre 2009 2 29 /09 /septembre /2009 00:06


Quatrième de couverture

Vers 1860, pour sauver les élevages de vers à soie contaminés par une épidémie, Hervé Joncour entreprend quatre expéditions au Japon pour acheter des neufs sains. Entre les monts du Vivarais et le japon, c'est le choc de deux mondes, une histoire d'amour et de guerre, une alchimie merveilleuse qui tisse le roman de fils impalpables. Des voyages longs et dangereux, des amours impossibles qui se poursuivent sans jamais avoir commencé, des personnages de désirs et de passions, le velours d'une voix, la sacralisation d'un tissu magnifique et sensuel, et la lenteur, la lenteur des saisons et du temps immuable. Soie, publié en Italie en 1996 et en France en 1997, est devenu en quelques mois un roman culte - succès mérité pour le plus raffiné des jeunes écrivains italiens.

 

Avis d’une lectrice du dimanche


Ce roman est considéré comme culte en Italie, et pourtant je n'ai pas accroché avec ce récit, trop court, trop bref.

Le style est sec, laconique, avec des séquences répétitives pour évoquer un certain ennui de la vie. 
Hervé Joncour semble traverser la vie comme une ombre, il n'a aucune consistance. Le bonheur lui offre le privilège de se poser sur sa petite existence, cet homme en a vaguement conscience mais ne l'apprécie qu'à distance.
Deux femmes magnifiques tentent de le bousculer en lui offrant des amours exceptionnels mais là aussi Hervé Joncour leur laisse jouer l'essentiel de la partition.
J'ai vraiment regretté que les personnages, de même que les voyages au Japon, soient peints de manière si superficielle...


Ce livre a été en général très apprécié, de nombreuses lectrices ont des avis très positifs :
Emeraude, Grominou, Soma, Isa...

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29 juillet 2009 3 29 /07 /juillet /2009 09:06

Quatrième de couverture

Un lieu enchanteur en Sardaigne. Sur la colline qui domine la mer, au milieu des terres arrachées au maquis, se tient la maison de Madame, dernier bastion de résistance aux barres à touristes. Seule, décalée dans ses robes bizarres cousues main et dans son naïf refus de l'argent, Madame n'est pas conforme. Elle dérange, mais pas sa jeune amie fantasque, pas le grand-père moqueur, ni le fils aîné des voisins. Eux savent...

 

Avis d’une lectrice du dimanche

Après avoir eu un réel coup de cœur pour Mal de Pierres, j’avais hâte de lire un nouveau roman de Milena Agus. Mon attente a été un peu déçue.

Certes, elle décrit toujours avec autant de force les paysages somptueux de la Sardaigne, mais cette fois, je n’ai pas été sensible à la magie de l’histoire.

 

Battement d’ailes élabore le portrait de Madame, une femme ô combien excentrique, vue à travers les yeux d’une adolescente. La jeune narratrice et son grand-père sont sans aucun doute les seules personnes à ne pas être dérangés par la personnalité particulière de Madame. Le problème est je n’ai absolument pas réussi à éprouver la moindre empathie avec cette femme. Certes, elle se bat contre les promoteurs et notre société de consommation qui détruit à la fois la nature et les liens humains. Mais à côté de cela, Madame « est bonne à en être bête ». Ce côté-là est à la longue insupportable. Elle se laisse piétiner par tout le monde, avec une délectation qui frise le masochisme. D’ailleurs, elle réclame elle-même de la maltraitance lorsque son mal-être devient trop lourd. Même quand la vie lui sourit enfin, Madame ne parvient pas à s’affranchir de cette attirance pour la tristesse et l’indécision…

 

 

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22 avril 2009 3 22 /04 /avril /2009 15:37


Oriana Fallaci livre toute une partie de sa vie, les années qu'elle a partagées avec Alekos Panagoulis.

Un livre à la fois magnifique et dérangeant.
Je m'étais promis de ne pas m'approcher de nouveau de ce roman, trop éprouvant pour moi ! Et puis, la grandeur de ce témoignage m'a prise de nouveau dans ses filets et je l'ai relu encore récemmement. Cette lecture vous fera perdre le sommeil !
Alekos Panagoulis a vécu uniquement pour la liberté et la démocratie. La torture et la répression n'ont pu briser sa détermination. La corruption n'a jamais eu la moindre prise sur lui, même lorsqu'on lui propose des responsabilités gouvernementales, après la chute du régime militaire. Mais la dictature grecque lui a dérobé son humanité. En privé, il devient un homme dur, inacessible, destructeur.
Orianan Fallaci a été fascinée par lui dès leur première rencontre et l'a ensuite accompagné jusqu'au bout. Pourtant, les années passées avec lui comptent beaucoup plus d'épreuves que de bonheur. La vie de cet homme excessif a été vouée à son idéal.

Quatrième de couverture :
Un homme, grec : Alekos Panagoulis, qui tenta de tuer en 1968 Papadopoulos, chef de la junte militaire au pouvoir depuis plus d'un an, et fut torturé, condamné à mort, puis gracié contre son gré après cinq ans de prison. Elu député après la chute des colonels, il s'acharnera à prouver les liens du ministre de la Défense avec les dictateurs. Mort en 1976, à trente-huit ans, dans un très mystérieux accident de voiture... Une femme, italienne : Oriana Fallaci, écrivain, reporter, de réputation mondiale, qui vécut les trois dernières années de Panagoulis à ses côtés. Un livre, succès international : roman-vérité, roman policier, lettre d'amour déchirante et rageuse, qui révèle le destin exemplaire et tragique d'un poète terroriste, militant de l'impossible.

Oriana Fallaci, une femme de caractère, à la personnalité complexe
(1929 - 2006)
Journaliste et romancière italienne.

Dès sa prime jeunesse, elle se rallie au mouvement démocrtique "Giustiza et liberta" lors de la seconde guerre mondiale. Elle est tombée dans le chaudron de l'engagement politique depuis sa plus tendre enfance avec un père résistant et activiste politique contre Mussolini. Dès 17 ans, elle sera l'envoyée spéciale du journal "Il Mattino dell Italia centrale". En 1967, elle couvre la guerre du Vietnam. Puis elle continue à se mettre en danger pour le droit à l'information et poursuit son travail de grand reporter au Pakistan, Moyen Orient et en Amérique du Sud.
Elle a interviewé les plus grands de son époque : Yasser Arafat, Golda Meir, Gandhi, Khomeini, Frederico Fellini.

Une très grande femme dont les positions me laissent un peu perplexe vers la fin de sa vie : elle a rédigé des écrits considérés comme xénophobes et anti-musulmans. Soit elle a été mal comprise, soit la vie a fini par briser sa tolérance.


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13 avril 2009 1 13 /04 /avril /2009 14:48




Un petit livre, un tout petit livre... Mais sur lequel on se surprend à ralentir de plus en plus la lecture pour faire durer le plaisir.
Des grands-parents tellement modernes... Le grand-père, mari discret et tolérant, laisse sa femme dérouler ses rêves. La grand-mère est en souffrance avec sa maladie, le mal de pierres (calculs aux reins) mais elle est  également mal à l'aise avec les principes et règles de société. Sa petite-fille est sa grande admiratrice et croit avoir le privilège de connaître tous les secrets de sa vie... Et pourtant...

Quatrième de couverture :
Au centre, l'héroïne: jeune Sarde étrange "aux longs cheveux noirs et aux yeux immenses". Toujours en décalage, toujours à contretemps, toujours à côté de sa propre vie... A l'arrière-plan, les personnages secondaires, peints avec une touche d'une extraordinaire finesse: le mari, épousé par raison pendant la Seconde Guerre, sensuel taciturne à jamais mal connu; le Rescapé, brève rencontre sur le Continent, à l'empreinte indélébile; le fils, inespéré, et futur pianiste; enfin, la petite-fille, narratrice de cette histoire, la seule qui permettra à l'héroïne de se révéler dans sa vérité. Mais sait-on jamais tout de quelqu'un, aussi proche soit-il... Milena Agus dit de sa famille qu'ils sont " sardes depuis le paléolithique ". Et c'est en Sardaigne que l'auteur de Mal de pierres a résolument choisi de vivre, d'enseigner et de situer son récit. Déjà remarquée par la presse italienne pour son premier roman, Milena Agus confirme ici son exceptionnel talent et sa liberté de ton.
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24 mars 2009 2 24 /03 /mars /2009 22:22

Ce livre est un hymne vibrant destiné à toutes les femmes, et surtout à celles qui affirment leur attachement à la liberté, celles qui happent toutes les bribes de bonheur de la même manière qu'un enfant essaie d'attrapper la lune. Le bonheur ne se pose pas sur nous spontanément, sans effort. Si on ne se surpasse pas, le bonheur ne fait que nous effleurer furtivement. Modesta brise tous les tabous et interdits d'une société masculine. Toute sa capacité créative est dédiée à sa quête du bonheur.
J'admire Modesta et, même si je n'ai pas forcément envie de lui ressembler, cela donne envie de croire à l'existence de personnes aussi originales et fortes.

Présentation de l'éditeur
Née en 1900 dans un petit village sicilien, orpheline à neuf ans, Modesta ne semble pas promise à un destin brillant. Au mieux peut-elle espérer un emploi de servante et un honnête mariage à la sortie du couvent qui l'a recueillie. Mais la jeune fille a d'autres aspirations... Sensuelle et fière, déterminée et prête à tout, farouchement indépendante et terriblement intelligente, Modesta veut découvrir la richesse infinie de la vie. Pour cela, elle devra abattre une à une les barrières érigées par la société : religion, morale, traditions, partis politiques, préjugés de classe, sexisme... Sa vie durant, Modesta poursuivra cet inlassable combat, celui d'une femme éprise de liberté et de bonheur.



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