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25 octobre 2010 1 25 /10 /octobre /2010 16:00

CRONOS---Linda-Le.jpg 

Quatrième de couverture

Quatrième de couverture

A Zaroffcity, le pouvoir est détenu par deux absolutistes : le Grand Guide, intronisé après un coup

d’Etat, et son ministre de l’Intérieur, Karaci, surnommé la Hyène par des habitants qui vivent sous

le régime de la terreur. Alors que les exactions se multiplient, alors que les opportunistes se rangent sous la bannière des nouveaux dirigeants, s’élève une voix, celle d’Una, fille d’un ancien

astronome devenu sénile, qui a dû le sauver en acceptant d’épouser Karaci. Sœur d’un comédien

exilé, elle lui écrit en secret des lettres sur sa solitude de captive, exprimant son amertume, ses

indignations, ses rancœurs, mais aussi son amour pour son vieux père, pour un gamin des rues

venu, malgré les dangers, lui apporter une consolation, pour un insurgé, auteur de pamphlets

subversifs. Peu à peu, une métamorphose s’opère en elle : d’abord résignée, elle rejoint les opposants et se mue en conspiratrice au moment où elle apprend qu’elle va être mère. Fable politique, tragédie mettant en scène les excès d’une dictature, les compromissions des arrivistes, la corruption par l’argent et le musellement des rébellions, Cronos est aussi le chant d’amour d’une Antigone, résolue au sacrifice.

 

Avis d’une lectrice du dimanche

Coup de cœur pour cette fable terrifiante !

   

Une écriture ciselée pleine de finesse. Grâce à sa plume lumineuse, Linda Lê parvient à rendre lisible l’indicible, l’insupportable. Un langage très recherché coexiste harmonieusement avec des expressions d’un registre presque familier.

 

L’auteur dissèque les mécanismes qui permettent aux dictatures de s’installer. La somme de petites négligences et lâchetés permettent à des hommes politiques démagogues, sans scrupules, d’installer des régimes sanguinaires et cruels.

Souvent ces personnages ne sont pas pris au sérieux au départ. Leurs déclarations tonitruantes font sourire certains, tandis que leurs discours racistes et vindicatifs font grincer les dents des autres. Les populations sont hélas faciles à diriger, il suffit de manipuler et d’actionner des leviers efficaces tels que la division, les boucs émissaires.

 

Una a épousé le ministre de l’intérieur, Karaci, contrainte et forcée, uniquement pour sauver la vie à son père. Dans une correspondance clandestine et désespérée, elle livre son quotidien, ses états d’âme et surtout son cheminement intellectuel à son frère adoptif. Ce dernier a réussi à fuir Zaroffcity pour s’établir dans une contrée démocratique.

Una est une jeune femme à la personnalité à la fois exceptionnelle et ambiguë. Comme la plus grande partie de la population, elle plie d’abord devant la force brutale et pense avant tout à la survie de ceux qu’elle aime.

L'héroïne se raccroche à Marko, petit garçon des rues dont l'insolence et l'inconscience rappellent beaucoup le personnage de Gavroche dans Les misérables de Victor Hugo. Marko est un feu follet, incarnant légèreté et bohème !

 

Toutefois, personne ne peut résister longtemps à l'arbitraire. Les monstres s'attaquent aux opposants, puis aux plus faibles, jeunes filles, enfants... Ceux qui restent sagement dans le rang et même collaborent sont souvent rattrappés par la barbarie.

L'idéal citoyen de Una reprend peu à peu le dessus, sa révolte d’abord murmurée deviendra clameur ! Le courage n’est pas inné mais s’apprend, se cultive au quotidien.

 

Dans ce récit plein de noirceur, Linda Bê laisse une lueur d’espoir. Les tyrannies ne sont pas éternelles, des insurgés finissent toujours par briser ces régimes infernaux. Néanmoins, le prix à payer en vies humaines est lourd, extrêmement lourd…

 

Challenge
Rentree litteraire 2010-copie-1

  2ème titre / 7

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commentaires

A
<br /> Tiens, encore une lecture qui devrait me convenir complètement!! Le sujet est intéressant et semble vraiment bien traité, ton billet est très convaincant!<br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br /> Il y a beaucoup de force dans ce texte, j'ai vraiment beaucoup aimé...<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
A
<br /> Ca y est, tout ets rentré dans l'ordre pour toi ?<br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br /> Mouais... J'ai perdu un article supplémentaire hier (heureusement je l'avais sauvegardé ailleurs), mais maintenant j'ai l'impression que ça va, il n'y a pas eu d'autres problèmes.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
Y
<br /> ça me plait bien,à la fois le résumé et ce que tu en dis. Je crois pouvoir trouver de la densité et un contexte bien tentant, enfin, juste pour y placer un roman, pas pour une vie au quotidien. Et<br /> puis, la couverture ma plait bien aussi, mais c'est marrant je l'aurais juré plus africaine qu'asiatique.<br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br /> C'est sûr, la couverture n'évoque pas l'Asie. En même temps, Linda Lê a quitté le Vietnam depuis très longtemps et n'a pas situé son roman dans un lieu précis.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
C
<br /> Je le note !<br /> J'avais lu son premier ou son deuxième roman et ça m'avait plu.<br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br /> J'ai bien envie de lire d'autres titres d'elle...<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
G
<br /> je confirme : bug terminé !!!<br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br /> Ouf !  <br /> <br /> <br /> <br />